Cette nouvelle vague du suivi des jeunes et des élections en partenariat avec l’ANACEJ montre une participation électorale toujours en berne auprès des 18-25 ans : seuls 30% déclarent avoir l’intention d’aller voter aux prochaines élections européennes. Un résultat minoritaire, nettement inférieur à celui mesuré à l’orée de la présidentielle de 2022 (58%)… mais en progression comparé aux européennes de 2019 (20%, + 10 points).
En matière d’intention de vote, les jeunes hissent en tête la même liste que chez l’ensemble des Français et dans les mêmes proportions, à savoir celle du Rassemblement National menée par Jordan Bardella (32%). La ressemblance s’arrête là puisque que c’est la liste de La France Insoumise qui arrive – loin derrière – en deuxième position avec 17% des intentions de vote, devant celle des Ecologistes (9%, loin de rééditer leur succès de 2019 chez les jeunes) et du Parti Socialiste (8%), la majorité présidentielle se retrouvant satellisée dans cette catégorie d’âge (6%). Plus encore que chez les Français, les jeunes placent dans ces élections européennes des enjeux nationaux (62%).
Du côté des moyens d’information sur la campagne, on observe un bond des réseaux sociaux, en particulier de TikTok : cité par seulement 5% des jeunes pour la campagne des régionales de 2021, il est passé à 10% en mars 2022 pour culminer à 29% aujourd’hui et se hisser en deuxième place des moyens d’information des jeunes sur les européennes, derrière la télévision.
Parmi cette jeunesse dont un tiers se dit « anxieux » (32%), le pouvoir d’achat et la santé apparaissent comme les deux principales motivations du vote, qui compteront « beaucoup » dans l’isoloir pour respectivement 57% et 52% des votants déclarés. Aussi, le pessimisme n’a jamais été aussi fort dans cette catégorie d’âge : 32% estiment qu’ils vivront moins bien dans dix ans, contre 42% qui se rangent à l’avis contraire – l’écart entre ces deux indicateurs n’a jamais été aussi ténu.
Enfin, les jeunes témoignent d’une plutôt bonne connaissance des institutions européennes. Néanmoins, une majorité s’estime toujours majoritairement mal informée à ce propos par l’école (57%) et les partis politiques (58%), et fait davantage confiance à l’échelon national (32%) qu’à l’Europe (16%) ou aux institutions locales (24%).