Réalisée par l’’Ifop, la dernière enquête d’intentions de vote présidentielle pour le Journal du Dimanche atteste, en dépit du récent séisme provoqué par “l’affaire DSK”, de la stabilité du rapport de force électoral.
1. Un avantage en faveur de François Hollande. Avec 26% des intentions de vote, François Hollande réalise un meilleur score au premier tour que la première secrétaire du PS (23%). Il parvient à distancer Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen alors que dans l’hypothèse comprenant Martine Aubry, 1.5 points seulement séparent le trio de tête, signe d’une incertitude électorale inédite sous la Vème République. Le député de Corrèze assoit son avance sur la maire de Lille auprès de catégories spécifiques : les personnes âgées de plus de 65 ans (7 points d’avance sur Martine Aubry) ainsi que les professions libérales et les cadres supérieurs (7 points d’avance également). De plus, à l’instar de Dominique Strauss-Kahn dans des enquêtes précédentes, François Hollande parvient davantage à capter une part non négligeable des voix du Centre : ainsi, un gros quart des électeurs 2007 de François Bayrou (28%) déclare au premier tour un vote en faveur de François Hollande (18% dans l’hypothèse avec Martine Aubry).
2. Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen au coude à coude. L’incertitude relative à l’ordre d’arrivée des principaux candidats renvoie à un double phénomène : d’une part, le maintien de Marine Le Pen à un haut niveau électoral. Avec 21% à 22% d’intentions de vote, la Présidente du Front National, en dépit d’une érosion de son score après l’affaire DSK, parvient toujours à se mêler à “la bataille” pour la qualification au second tour. D’autre part, la progression récemment observée par Nicolas Sarkozy dans les enquêtes de popularité ne se traduit pas encore par une progression équivalente dans les intentions de vote. S’étalonnant entre 21,5% et 22%, le président ne parvient pas à distancer Marine Le Pen, laquelle réussit à attirer sur son nom 17% des électeurs 2007 de Nicolas Sarkozy.
3. Le Centre, espace politique hautement concurrentiel : le Centre apparaît plus que jamais comme une des clés du prochain scrutin. Espace électoral à la fois très concurrentiel et convoité, le Centre fait l’objet d’une lute pour son incarnation. Dans ce cadre, l’après-DSK semble actuellement profiter à François Bayrou. Avec 7% à 8% des intentions de vote, le député du Béarn devance de peu Jean-Louis Borloo (6% – 6.5%) tandis que les intentions de vote en faveur de Dominique de Villepin (3% – 3.5%) ont nettement reflué au cours des dernières semaines.
partager