Réalisée à quatre mois des élections régionales de mars 2010, la première enquête Ifop / Paris-Match d’intentions de vote, livre des enseignements intéressants sur le rapport de forces politiques actuel :
– Une évolution du rapport de forces gauche-droite parlementaire défavorable à la majorité : le total des intentions de vote en faveur des listes de gauche s’établit à 49%, celui des listes de droite parlementaire et d’extrême droite atteint 38%. Le rapport de force évolue favorablement pour la gauche en comparaison avec le scrutin européen du 7 juin dernier (listes de gauche : 45,3% ; listes de droite hors Front National : 34,65%) voire par rapport aux précédentes élections régionales de 2004 (gauche : 46,7%, droite parlementaire 34,47%). Certes, avec 27% d’intentions de vote, l’UMP devancerait au premier tour l’ensemble des listes testées mais se situe à un étiage d’intentions de vote inférieur à tous les scrutins précédents (33 ,7% aux régionales de 2004 ; 27,8% en juin dernier). Surtout, cette première mesure du rapport de forces révèle spectaculairement le problème des réserves de voix au second tour pour la majorité présidentielle, difficulté déjà observée lors de récentes élections à deux tours.
– La confirmation de la percée des écologistes. La gauche connaît cependant un mouvement de recomposition non négligeable s’agissant de l’équilibre entre les forces qui la composent. Crédité de 21% d’intentions de vote, le Parti Socialiste reprend l’avantage face aux listes Europe écologie et des Verts. Avec 15%, ces dernières confirment néanmoins, à un point près, la percée réalisée lors des dernières élections européennes (16,28%). Longtemps perçu comme une force d’appoint pour le PS, le courant écologiste s’affirme désormais comme une force essentielle à gauche, concurrençant voire dominant le Parti Socialiste parmi des segments électoraux majeurs comme les 25-34 ans, les professions libérales et les cadres supérieurs. Le Front de Gauche confirme également sa bonne tenue des élections européennes : avec 7% d’intentions de vote, les listes du PC et du PG maintiennent devant le NPA d’Olivier Besancenot (4%) leur leadership au sein de la gauche radicale.
– L’inconnue Front National. Avec 8% d’intentions de vote, le Front National est certes en net recul comparé au score obtenu aux dernières élections régionales (14,70%). Toutefois, le parti de Jean-Marie Le Pen détient à bien des égards les clés du scrutin : en situation d’obtenir voire de dépasser les 10% des suffrages dans de nombreuses régions et donc se maintenir au deuxième tour, le Front National constitue une sérieuse menace pour la majorité présidentielle dans son objectif de reconquérir une partie des régions perdues lors du scrutin régional de 2004.
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