A quatre mois des élections européennes en France, l’Ifop pour Paris Match a réalisé une double intention de vote permettant d’évaluer les rapports de force électoraux en février et actant d’un émiettement du paysage politique français depuis l’élection d’Emmanuel Macron en mai 2017. En voici les principaux enseignements à retenir :
- Seules deux forces politiques réussissent à rassembler plus de 10% des intentions de vote, et ce sont les deux mouvements politiques présents au second tour de l’élection présidentielle à savoir La République En Marche (24%) et le Rassemblement national (20%).
- Le contexte politique actuelle (Grand débat national, manifestations des Gilets jaunes) semble donc largement profiter au parti présidentiel (6 points de progression entre décembre 2018 et février 2019). Cette progression marque une forte mobilisation de l’électorat d’Emmanuel Macron en 2017 (64% voteraient pour une liste LREM) mais aussi la captation d’une partie importante (28%) de l’électorat de François Fillon.
- Élection où la mobilisation des électorats fait figure de facteur-clé pour expliquer l’issue du scrutin, l’ancien parti frontiste se maintient en seconde position grâce au rassemblement autour de sa liste de 77% de l’électorat de Marine Le Pen en 2017.
- A droite toujours, l’annonce de la candidature de François-Xavier Bellamy n’a pas d’effets perceptibles sur la dynamique des intentions de vote en faveur de la liste Les Républicains. Elle recueille 10% des intentions de vote (en ne captant que 38% des électeurs de François Fillon) est se trouve talonnée par la liste Debout La France mesuré à 6%.
- C’est à gauche que le morcellement des listes se remarque le plus. En tête dans ce segment de l’opinion, Europe Écologie Les Verts recueille 9% des intentions de vote (malgré une baisse depuis l’automne), suivi de La France Insoumise qui poursuit elle aussi sa chute de 3,5 points (7,5%) depuis le début de la séquence Gilets jaunes. Le Parti socialiste voit son influence sur la gauche affaiblie avec 6% des intentions de vote.
Révélateur du poids des polémiques, des violences et de l’absence de légitimité verticale, l’hypothèse d’une liste Gilets jaunes ne séduit que 3% des personnes interrogées (contre 7,5% en janvier). Un score sans incidence sur le rapport de forces électoral et qui ne permettrait pas au mouvement d’avoir des représentants au Parlement européen, véritable marqueur de légitimité politique.