Dans une période où la défiance envers le président de la République Emmanuel Macron se fait grandissante – largement activée par la réforme des retraites – comme l’indiquent plusieurs enquêtes de l’Ifop, le Figaro Magazine et Sud Radio ont voulu connaitre les intentions de vote à l’élection présidentielle.
Dans une hypothèse où les électeurs ont été amenés à se prononcer sur une offre similaire à celle du 10 avril 2022, 31% expriment une intention de vote en faveur de Marine Le Pen (contre 23,5% des suffrages effectivement récoltés en avril dernier) et 25% pour Emmanuel Macron (contre 27,8%), quand 17% affirment qu’ils voteraient pour Jean-Luc Mélenchon, alors qu’ils étaient 21,5% au premier tour de l’élection présidentielle. La présidente du Rassemblement national apparait comme largement renforcée par les multiples séquences politiques des derniers mois. Eric Zemmour, pour sa part, conserve son socle électoral de manière assez solide : 6% des électeurs affirment qu’ils voteraient pour lui (ils sont 7,1% à l’avoir fait le 10 avril 2023).
Cette hypothèse d’offre électorale ne pouvant se reproduire (Emmanuel Macron ne pouvant pas tenter de briguer un troisième mandat successif), d’autres scénarios ont été proposés aux Français, pour tester notamment d’autres personnalités de la majorité présidentielle.
Si la présidentielle avait lieu ce dimanche, dans une hypothèse avec Edouard Philippe candidat et une gauche éclatée, le maire du Havre récolterait 26% des suffrages exprimés, derrière Marine Le Pen (29%) et devant Jean-Luc Mélenchon (17%). Si l’alliance de gauche de la NUPES se formait pour cette élection, elle ne parviendrait pas à se qualifier pour le second tour malgré ses 22% : Marine Le Pen arriverait en tête (31%), devant Edouard Philippe (28%). Edouard Philippe apparait ainsi comme le seul en mesure de se qualifier au second tour du côté de la Macronie, car les hypothèses de candidature d’autres ténors de la majorité révèlent des tendances nettement moins favorables. Bruno Le Maire obtiendrait 18% des suffrages exprimés, Gérald Darmanin 11% et François Bayrou ne dépasserait pas la barre des 10% (9% actuellement). Dans tous les cas, Marine Le Pen arriverait en tête, avec 32 à 36% des voix. Jean-Luc Mélenchon serait le second qualifié dans ces trois hypothèses, avec 20% des voix dans tous les cas. Pour ce qui est des autres candidats de gauche dans des hypothèses éclatées, aucun ne parvient à se démarquer solidement : Fabien Roussel oscillerait entre 5% et 6,5%, Olivier Faure entre 2% et 3%, et Marine Tondelier plafonnerait entre 1% et 2%.