Première intention de vote après la séquence des retraites, au lendemain du remaniement et suite à l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy : les résultats mettent notamment en lumière les difficultés actuelles du Parti socialiste et de Martine Aubry à capitaliser sur les importantes mobilisations sociales de l’automne.
Les centres, un vote « refuge » ou « parking » ? Entre un antisarkozysme qui s’est développé dans l’opinion et un PS qui ne parvient pas à convaincre, les quatre candidats du centre de l’échiquier politique se partagent un imposant 26%, soit plus d’un quart de l’électorat. A la suite de sa sortie du Gouvernement, Jean-Louis Borloo effectue une percée relative (7% des voix contre 3 % en avril dernier quand il avait déjà été testé mais alors qu’il appartenait encore au gouvernement) et ferait jeu égal avec François Bayrou (7%, dont 19% parmi les 18-24ans) et Eva Joly (7%, dont 37% chez les sympathisants d’Europe Ecologie et 14% des électeurs de François Bayrou de 2007). C’est Dominique de Villepin (5%, parmi lesquels 8% chez les moins de 35 ans et 6% parmi les sympathisants UMP) qui pâtirait le plus de la candidature du président du Parti radical.
Plus largement, le bloc des droites améliorerait sensiblement son poids électoral par rapport au printemps dernier : avec 52% des voix en données cumulées (hors F. Bayrou), elle devancerait la gauche qui ne rassemblerait que 41% des suffrages. Mais les reports de voix des candidatures Le Pen, Borloo, Villepin et Bayrou seront les clés du scrutin. Quoi qu’il en soit, le Parti socialiste ne parvient pas à franchir le palier électoral qu’aurait pu lui offrir la séquence sociale des retraites, et, en cet automne 2010, au premier tour Nicolas Sarkozy ne pâtit pas électoralement de son impopularité, impopularité qui pourrait toutefois plutôt se manifester au second tour sous la forme de mauvais reports.
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