Réalisée à quatre semaines des élections régionales, l’enquête Ifop / Paris-Match confirme un rapport de force très favorable aux listes de gauche : les intentions de vote en leur faveur s’établissent à 50,5% (51% en janvier) contre 39,5% pour les listes de la droite parlementaire et de l’extrême droite (36,5% lors de notre dernière mesure).
Avec 29% des intentions de vote, le Parti Socialiste capitalisant nationalement sur l’impopularité présidentielle et localement sur l’implantation et le bilan de ses 20 présidents de région sortants (position de force) progresse de 2 points depuis l’enquête de janvier. Cette poussée s’opère au détriment des listes Europe Ecologie (11%), désormais en net retrait par rapport à leur score des dernières élections européennes. Tout se passe comme si un effet de « vote utile » lié au doute d’une partie de l’opinion sur la capacité des écologistes à gérer un exécutif régional bénéficiait au PS : 27% des électeurs Europe Ecologie du 7 juin dernier voteraient le 14 mars prochain en faveur d’une liste socialiste.
Avec 29,5% d’intentions de vote, les listes UMP progressent de 2,5 points par rapport à notre précédente enquête. Pour autant, la situation de la majorité présidentielle demeure délicate. Ce résultat demeure en retrait du score de la droite parlementaire aux élections régionales de 2004 (34,5%). Dans ce contexte, en dépit de la dynamique dont pourrait bénéficier l’UMP dans les régions où le parti présidentiel arriverait en tête, lui est toujours posée, dans la perspective du second tour, une difficulté d’arithmétique électorale. Celle-ci est liée, d’une part aux faibles réserves de voix sur lesquelles l’UMP pourrait compter le 21 mars, d’autre part à la capacité d’un Front National recueillant 9% d’intentions de vote à se maintenir au soir du premier tour dans près d’une région sur deux.
Cette enquête révèle enfin deux mouvements contradictoires : un recul des intentions de vote pour le MoDem (5%, -1,5 point) dont le score s’avère très inférieur au résultat obtenu par le mouvement de F. Bayrou aux élections européennes; une progression du même ordre en faveur du Front de Gauche (6,5%, +1,5 point) qui confirme à la fois son score des élections européennes et son leadership au sein de la gauche radicale, cette poussée se faisant en effet au détriment des listes d’extrême-gauche dont les scores, déjà peu élevés, subissent une nouvelle baisse.
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