La perception de la condition féminine par les Français connaît-elle un tournant à l’automne 2017 alors que les révélations liées à l’affaire Harvey Weinstein – du nom du magnat hollywoodien massivement accusé de viols et de harcèlement sexuel – ont traversé l’Atlantique et conduit à un large débat public hexagonal, galvanisé par les mots d’ordre #balancetonporc et #metoo ? C’est pour apporter un éclairage en parallèle de ce débat que l’Ifop et la Fondation Jean-Jaurès ont mené une étude visant à évaluer les nouveaux enjeux de la condition féminine et à mesurer l’évolution du regard des Français sur les inégalités entre les femmes et les hommes depuis le début des années 2000. Une étude qui a permis de confirmer l’ampleur des pratiques de harcèlement subies par les femmes aujourd’hui ( 67% des femmes disent faire l’objet de harcèlement dans la rue ou les transport en commun) et de constater, au lendemain d’une crise économique prolongée, une aggravation de comportements discriminatoires dans le monde du travail (22% des femmes ont déjà eu le sentiment d’être victime d’une discrimination à l’embauche en raison de leur sexe, contre 7% en 2000). Au-delà de ces deux principaux enseignements, l’enquête révèle que le regard des Français porté sur les inégalités entre les hommes et les femmes est plus pessimiste que quinze ans auparavant (74% des personnes interrogées considèrent qu’il y a encore beaucoup de choses à faire en matière d’égalité femmes-hommes contre 69% en 2004), avec néanmoins des différences notables de perceptions selon les sexes et les générations.
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