Les indices de popularité – Septembre 2012

Hollande chute de 11 points
L’analyse des réponses des Français sur les raisons du mécontentement traduit une double crise de confiance : sociale et personnelle.
La grande désillusion. Avec 43% seulement de satisfaits (- 11) et 56% de mécontents (+ 11), François Hollande tombe pour la première fois dans le rouge et se retrouve minoritaire dans toutes les catégories non politiques, sauf chez les 18-24 ans (56%-44%) et chez les cadres moyens et autres professions dites intermédiaires (50%-50%). Sa chute est importante chez les commerçants, artisans (- 22), les 50-64 ans (- 17) et les ouvriers (- 13). Il résiste chez les plus jeunes et les employés. Politiquement, la baisse est forte chez les Verts (- 19), et au Front de gauche (- 15) mais aussi, ce qui pèse quantitativement plus, chez les sympathisants PS (- 6).
La crise de confiance est d’abord sociale : les personnes interrogées énumèrent les hausses de l’automne (impôt sur le revenu, impôts locaux), les avantages perdus (heures supplémentaires), les mesures espérées mais insuffisantes (le prix de l’essence). Au mécontentement pour le présent s’ajoutent les craintes pour l’avenir (prélèvements sur les retraites) et le sentiment qu’il s’occupe des sujets non urgents (mariage homosexuel).
Du coup, la désillusion atteint le vainqueur de la présidentielle (“Je m’aperçois qu’il ne doit pas côtoyer les gens qui sont en bas”). À l’hostilité de la droite, commencent à s’ajouter les interrogations de fractions de la gauche sur son esprit de décision (“Il est souvent mou”), et sa personnalité (“Je ne le trouve pas très charismatique”). D’où une lente réhabilitation de Sarkozy renforcée par l’absence de résultats tangibles du nouveau pouvoir.
Avec 50% de satisfaits (- 7) et 46% de mécontents (+ 9), le Premier ministre réalise l’exploit de conserver une cote majoritaire. Mais celle-ci est fragile car il ne la doit pour l’essentiel qu’à l’indulgence de la droite et du centre. Tout indique que c’est avec ce handicap de confiance que Hollande et son gouvernement vont devoir avancer au cours des mois qui viennent.