Dans une séquence de campagne caractérisée par la forte présence médiatique de Nicolas Sarkozy, celui-ci enregistre dans le nouveau Baromètre Ifop-JDD une remontée sensible (+ 3) mais insuffisante pour inverser un jugement toujours nettement négatif : 64% de mécontents, dont 31% de très mécontents (- 1), pour 36% de satisfaits.
La progression de Sarkozy vient prioritairement des sympathisants du FN (54% de satisfaits, + 27) et du MoDem (34%, + 9), des plus jeunes (+ 9) et des salariés du secteur privé (+ 6). Elle est très clairement due à ses prestations successives, aussi bien avant Villepinte (« Je trouve que son émission à la télévision a été assez convaincante ») qu’après (« C’est un très bon orateur, son intervention de Villepinte était très impressionnante »), dit un retraité socialiste.
Un mécontentement majoritaire
Comme classiquement le jugement sur le Président, qui était très dur quand on le jugeait par rapport à lui-même ou à ce qu’il avait promis, devient plus indulgent quand on le compare : « Je n’étais pas très content de ce qui se passait avec Nicolas Sarkozy mais, en face, aujourd’hui, je ne vois personne d’autre capable de mener la France », explique un ouvrier UMP. « C’est vrai que ce qu’on a vu de Nicolas Sarkozy nous fait peur mais avec ce qu’on voit des autres candidats, ça ne sera pas mieux » (retraité, ancien électeur de François Bayrou).
À gauche, on lui sait parfois gré aussi d’avoir « reconnu ses erreurs ». Mais cet incontestable premier succès d’entrée en campagne n’empêche pas le mécontentement majoritaire, toujours fondé sur l’angoisse sociale, niveau de vie et chômage, et réactivé par le discours et l’omniprésence sarkozystes : les accusations se durcissent sur le thème du « mensonge » (« C’est le mensonge en permanence »), de l’injustice (« C’est un président pour les riches »), du cynisme (« Il a découvert que certaines sociétés ne payaient pas d’impôts, c’est le mot « découvert » qui est cynique »), de sa personnalité (« Il ne parle que de lui »).
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