Sarkozy, président de droite le plus impopulaire.
Avec 71% de Français mécontents, le chef de l’Etat dépasse Jacques Chirac. A quatorze mois de la présidentielle, il est minoritaire dans toutes les catégories sociodémographiques. Loin devant, François Fillon se maintient à 48%.
« Y a-t-il encore un sarkozyste en France? » Voilà le genre de plaisanterie entendue, mercredi dernier, à l’Assemblée, dans les conversations entre députés de la majorité. La livraison du dernier baromètre Ifop/JDD ne va sûrement pas contribuer à remonter le moral des troupes à l’UMP où l’on commence à se déchirer à pleines dents alors que le premier tour des cantonales n’est que dans huit jours et qu’il n’annonce rien de bon. Nicolas Sarkozy revient, avec 29% (- 2) de personnes satisfaites, à son plus mauvais score, déjà atteint en octobre, au moment du conflit sur la réforme des retraites. “Cela veut dire que le remaniement forcé du début du mois n’a pas provoqué de rebond. Cela veut dire surtout qu’il est en baisse dans toutes les catégories sociodémographiques. Y compris les plus de 65 ans, ceux-là même qui ont largement contribué à son élection en 2007”, analyse Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop. Il n’y a guère que les sympathisants UMP qui le soutiennent encore, avec 74% contre 89% pour Fillon. Plus préoccupant, les Français sondés par l’Ifop lui reprochent son manque de résultat sur le chômage et le pouvoir d’achat.
À l’Élysée, on redoute un “appel” d’élus UMP.
Avec 71% de personnes mécontentes, Nicolas Sarkozy détrône Jacques Chirac en devenant le président de droite le plus impopulaire de la Ve République. Son prédécesseur avait atteint 70% à deux reprises, lors du référendum sur la Constitution en 2005, et au moment de la crise du CPE en 2006. Cette impopularité durablement installée dans l’opinion (il totalise plus de 60% de mécontents depuis vingt mois) plonge ministres et élus dans un abîme de perplexité. Aux mauvais sondages s’ajoutent la scoumoune et la grogne des élus. Les derniers événements de la semaine montrent à quel point Sarkozy semble avoir perdu la main. Entre les sondages qui l’éliminent du premier tour de la présidentielle, les sages du Conseil constitutionnel qui censurent sa loi sur la sécurité, les députés centristes qui le contraignent à retirer l’amendement sur la déchéance de la nationalité, ses ministres qui n’attendent plus ses consignes pour appeler à voter PS en cas de duel avec le FN, ses déboires avec le débat sur l’islam et son solo diplomatique sur la Libye, le chef de l’État accumule déboires et échecs. Au point que ses supporters commencent à douter de sa capacité de rebond.
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