Valls perd à droite.
Le Premier ministre recule de 5 points (51%) et rentre dans le rang en devenant minoritaire à droite. François Hollande est stable à 18%.
Un mois après la déroute des européennes, qui se sont plus ajustées sur l’impopularité présidentielle que sur la popularité du Premier ministre, l’heure est à la stabilité et à la régulation dans le nouveau Baromètre Ifop-Jdd : stabilisation au plus bas pour François Hollande, à 18% seulement, comme en avril et en mai ; régulation pour Manuel Valls, dont la cote, toujours exceptionnellement élevée par rapport à celle de son prédécesseur et de son président, recule néanmoins sensiblement (- 5), avec 51% de satisfaits et 45% de mécontents. Il faut donc expliquer et le maintien de son score positif et son recul. Le recul est à la fois politique et social. Politique car particulièrement accentué là où Manuel Valls était anormalement élevé, à droite bien sûr (-13 à l’UMP et – 10 au MoDem) et à l’extrême gauche (- 7 au Front de gauche).
Il faut noter qu’au Parti socialiste, il compte toujours 80% de satisfaits, comme le mois précédent, c’est 34 points de plus que François Hollande. Mais le recul est aussi social (- 13 chez les ouvriers, – 11 chez les salariés du service public) ; la baisse est aussi très sensible chez les 25-34 ans (- 14). Ces reculs, souvent dans des groupes où il était particulièrement haut, le laissent cependant à plus de 50% chez les petits commerçants, artisans et chefs d’entreprise, chez lesquels il progresse, et chez les sympathisants UDI et MoDem, et à plus de 40%, chez ceux de l’UMP (44%) et du Front de gauche (42%).
« Ses idées semblent se rapprocher des idées de droite »
On trouve dans les réponses des personnes interrogées qualitativement par l’Ifop des indices de leur difficulté à bien situer Manuel Valls : « Depuis un mois il ne m’a pas déçue; j’avais une idée négative à son sujet, je trouvais que ses prises de position n’étaient pas très en phase avec les idées de gauche et, depuis, je trouve qu’il n’a rien fait de déplaisant pour moi », dit une électrice de gauche, à laquelle fait paradoxalement écho une électrice de droite : «Je trouve qu’il dévoile de plus en plus ses idées et ses idées semblent se rapprocher des idées de droite. »
Manuel Valls bénéficie ainsi – mais pour combien de temps ? – d’une popularité contradictoire, renforcée sur un autre registre par l’« espoir qu’il donne aux Français ». « C’est quelqu’un qui remonte le moral », lance une des personnes interrogées par l’Ifop. On comprend mieux ainsi son exploit : être en période de crise le plus populaire « second » Premier ministre de la Vème République.
partager