Valls, la fin de l’état de grâce.
Le Premier ministre perd 6 points et passe sous la barre des 50% de satisfaits. François Hollande remonte chez les sympathisants PS.
Rien n’y fait, ni les cérémonies anniversaires du débarquement de 1944 ni le défilé du 14-Juillet. La désillusion sociale, confirmée mois après mois à l’égard de François Hollande, est si forte qu’on la retrouve à nouveau dans le baromètre Ifop-JDD en juillet. Le chef de l’État recueille seulement 18% de satisfaits – comme en avril, en mai et en juin. Elle demeure à son plus bas niveau. Le mécontentement frôle les 100% chez les sympathisants UMP (96%), UDI (95%) et FN (94%) ; il dépasse les 85% chez les commerçants, artisans et chefs d’entreprise (88%) et chez les ouvriers (87%). En revanche, l’indice de satisfaction remonte chez les électeurs socialistes, repassant au-dessus de la barre des 50% (56% contre 46% en juin).
Mauvais signe supplémentaire pour le président de la République, son Premier ministre recule. Manuel Valls accuse une baisse de 6 points, qui s’ajoute à celle du mois dernier (- 5 points). Avec 45% de satisfaits, il enregistre son plus bas résultat depuis sa nomination à Matignon. En deux mois, il a perdu 13 points chez les électeurs du Front de gauche et 19points à l’UMP, 20 points aussi chez les commerçants, artisans et chefs d’entreprise.
Le sentiment de l’inaction gouvernementale renaît.
D’une certaine manière, la statue complexe et contradictoire de Manuel Valls se fissure et se normalise dans l’opinion. D’un côté, chez les sympathisants du Parti de gauche, on met en cause le fait qu’il se soit « allongé devant les patrons » en « retardant la réforme de pénibilité », ou encore une ressemblance jugée grandissante avec Nicolas Sarkozy « par sa gestuelle et ses grands mots », selon les avis de sondés recueillis par l’Ifop. De l’autre, chez les sympathisants de droite, c’est encore l’ancien président qui joue le rôle de pierre de touche, mais en sens inverse. Ils considèrent que Manuel Valls « se contente de salir l’image de M. Sarkozy » ; « il attaque Sarkozy pour se protéger ». Bref, on lui reproche son « acharnement contre la droite ».
Par ailleurs, le sentiment de l’inaction gouvernementale renaît : « Je trouve que les décisions ne sont pas prises et qu’on n’a pas de lisibilité de leurs projets », dit un sondé. Pour un président stabilisé au plus bas et pour un Premier ministre qui commence à sortir de l’ambiguïté à son détriment, les vacances seront les bienvenues mais la rentrée s’annonce difficile.
partager