36% de satisfaits, son meilleur score depuis onze mois.
Dans le baromètre Ifop pour le Journal du Dimanche, le chef de l’Etat progresse de six points.
Cette fois, ça y est : discrétion intérieure et action extérieure aidant, Nicolas Sarkozy remonte spectaculairement des enfers dans lesquels il s’enfonçait depuis les régionales. Le nouveau baromètre Ifop-JDD est sans ambiguïté : + 6 de satisfaction, – 6 de mécontentement. Mais ce redressement, qui est d’abord une remobilisation de son propre camp, trouve sans doute dans ses causes les limites de son extension.
Avec 36 % de satisfaits (+ 6, donc) en juillet, le Président obtient son meilleur score depuis onze mois, en août 2010. La remontée s’élève à huit points, en comptant les deux points gagnés le mois précédent. Il est encore minoritaire dans toutes les catégories, sauf chez les 65 ans et plus, où il sort du rouge. Presque invisible à gauche, cette hausse est très forte à droite (+ 11 chez les sympathisants UMP, + 11 aussi chez ceux du MoDem, + 17 au FN). Elle est aussi deux fois plus importante chez les hommes (+ 11) que chez les femmes (+ 2). Ce rebond est lié à la personnalité du Président et à son action personnelle. Rien ne le montre mieux que la parfaite stabilité de son Premier ministre : 50 % de satisfaits (inchangé) et 49 % de mécontents (+ 1), avec une baisse des jugements positifs très forte chez les professions libérales et cadres supérieurs (– 10) et chez les sympathisants socialistes.
“Il se fait moins remarquer”
Les causes du redressement de Nicolas Sarkozy sont très claires, à écouter les déclarations des personnes interrogées par l’Ifop. D’abord et toujours, sa discrétion nouvelle. Les mots sont les mêmes pour l’évoquer : “Il se met moins en avant”, “Il est plus réservé”, “Il se fait moins remarquer”. Certains thèmes conflictuels semblent occultés : “Il montre plus de retenue concernant le sujet de l’immigration ; il n’essaye plus de ramener tous les problèmes à celui-ci.” Mieux encore, il leur semble parfois avoir rééquilibré le fonctionnement du pouvoir exécutif : “Il ne se mêle plus de toutes les questions relevant du gouvernement.” Bref, “il est meilleur en tant que président de la République qu’en tant que superministre”.
Or c’est justement en tant que président de la République, préposé au symbolique et à l’international, qu’il a le plus agi ces dernières semaines et a été le plus visible. L’hommage rendu aux soldats morts en Afghanistan a clairement frappé une partie de l’opinion : “Au sujet des soldats qui sont morts, c’était bien, il a bien parlé”, dit l’un ; une autre : “J’ai été très touchée par l’hommage qu’il leur a rendu” ; un troisième, critique sur le reste de sa politique, cite positivement “cet hommage, juste le geste”. Dans ce même domaine, l’annonce du retrait des forces françaises en Afghanistan est aussi citée, plutôt par des sympathisants de gauche. L’actualité immédiate, la menace sur l’euro, les négociations avec Angela Merkel et l’accord trouvé pour la Grèce sont également mentionnés : “Je trouve qu’il se débrouille bien, il agit avec intelligence et compétence”, “S’il n’était pas là pour défendre le dossier français, pour défendre l’euro, on serait dans la mélasse.”
Retenue présidentielle, crise de la Grèce et de l’euro évitée pour l’immédiat, rassemblement autour du drapeau à l’occasion des morts d’Afghanistan se sont additionnés pour redresser la popularité présidentielle. Mais cette addition provisoire n’a pas touché les presque deux tiers d’électeurs mécontents, plus préoccupés de leur sort personnel et en attente non d’un silence mais d’un discours social qui ne vient pas.
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