L’embellie aura duré un mois. Le temps d’une guerre. Les cotes de satisfaction du Président et de son Premier ministre repartent à la baisse.
Un président de la République et un Premier ministre stabilisés au plus bas (-1 pour l’un comme pour l’autre) : tel est le dur enseigne ment du nouveau Baromètre Ifop-JDD, qui montre bien comment, si le Mali a un peu reconstruit l’image du Président, le social, très clairement, en détruit la crédibilité. Avec 37% seulement de satisfaits (- 1) et 62% (inchangé) de mécontents, François Hollande retombe à son niveau record de décembre. Il est naturellement minoritaire dans toutes les catégories non politiques, avec des niveaux de mécontentement particulièrement élevés chez les commerçants et artisans (73%), les ouvriers (70%) et les salariés du privé (66%). Politiquement, s’il est à nouveau majoritaire chez les sympathisants du Front de gauche (54%, +10) et toujours chez ceux d’Europe Ecologie-Les Verts (54% aussi) et naturellement au PS (80 %, -3), il y compte quand même 20% de mécontents. La droite reste très mobilisée : 90% des sympathisants UMP et 88% de ceux du FN se déclarent mécontents.
Qualitativement, on comprend comment l’intervention au Mali, au-delà de ses justifications et de son succès, a pu modifier la perception de François Hollande (« Je pensais qu’il manquait de personnalité mais je me suis aperçu qu’il en avait, notamment dans sa prise de décisions au Mali et sur le mariage pour tous ») et renforcer sa présidentiabilité active («Eh bien, Monsieur le Président se secoue un peu : il prend ses fonctions de manière plus énergique»).Mais on comprend aussi comment la dureté des temps nourrit l’impatience sociale avec des interrogations sur les priorités («Il y a plus important que le mariage pour tous »), des déceptions irritées («Il ne tient pas ses promesses ») et des comparaisons rétrospectives ou anticipées («L’homme en lui-même ne me plaît pas; il n’a pas la classe qu’avait Sarkozy »).
Avec 37% de satisfaits (-1) pour 60% de mécontents (inchangé), Jean-Marc Ayrault se retrouve au même niveau que le président, avec la même structure générale de soutiens et quelques petites différences : 4 points de moins chez les sympathisants du Front de gauche et du PS, 9 de moins à Europe Ecologie-Les Verts mais 3 de plus au MoDem, 7 de plus à l’UMP et 11au FN.
On ne voit pas bien ce qui, dans les perspectives de 2013, pourrait venir atténuer ce poids écrasant du pessimisme social.
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