Se défait-on de quatre ans d’impopularité majoritaire en deux jours de lancement de campagne, fût-il « fracassant » ?
La réponse est clairement négative, à en croire le nouveau Baromètre Ifop-JDD du mois de févier. Non seulement la cote du Président reste basse – 33% de satisfaits (+ 1 après les -2 du mois dernier) pour 67% de mécontents – mais surtout on ne note aucune différence entre la première semaine avant la déclaration de candidature et la partie de l’enquête effectuée après, jeudi et vendredi (33% dans les deux cas). Certes, les événements médiatiques prennent parfois du temps à « infuser » mais les appréciations des personnes interrogées par l’Ifop après cette déclaration ne poussent pas à l’optimisme pour le Président, sauf en matière de mobilisation de son camp.
Minoritaire dans toutes les catégories sauf chez les sympathisants UMP (85% de satisfaits, +4), au plus bas chez les ouvriers (25% et 75% de mécontents), Sarkozy enregistre des évolutions contradictoires : favorables chez les commerçants, artisans et chefs d’entreprise ; défavorables chez les professions libérales et cadres ; il progresse un peu au FN et recule au MoDem. C’est le trentième mois consécutif qu’il compte 60% de mécontents.
Dans son propre camp, l’accueil est plutôt favorable. Le « fait qu’il soit entré en campagne » soulage les uns, et les autres sont sensibles à la possibilité de comparer les candidats. « Je deviens plus satisfait car il devient le moins mauvais », déclare une des personnes interrogées. « Quand on regarde les candidats actuellement, c’est le seul capable de tenir ce poste », dit un autre.
TVA sociale et référendum
Mais dans la majorité des mécontents, qui évoquent presque tous le problème du pouvoir d’achat, la réception de la déclaration de candidature se focalise sur la TVA sociale et le référendum sur les chômeurs : « Je trouve que c’est n’importe quoi, on tape toujours sur les chômeurs ». Son ton général est parfois mis en cause : « Je n’aime pas comment il critique les autres candidats, sa façon de les rabaisser ».
On pressent à travers ces commentaires comment la campagne de Nicolas Sarkozy peut à la fois remobiliser les siens mais aussi les prendre en tenaille, la virulence de ses attaques contre ses adversaires l’éloignant de sa stratégie de « représidentialisation » et revivifiant le Sarkozy des débuts du quinquennat, perçu comme arrogant et méprisant.
partager