Au nouveau baromètre Ifop-JDD les choses ne s’arrangent guère pour Nicolas Sarkozy, cinq semaines après la déroute des régionales (+1 de satisfaits mais +3 de mécontents). Cette stabilisation au plus bas du Président s’accompagne d’une évolution analogue de son Premier ministre (+1 de satisfaits, mais aussi +2 de mécontents), mais à un niveau supérieur de près de 20 points. Avec 31% seulement de satisfaits (+1, mais c’est son deuxième moins bon score depuis son élection) et 68% de mécontents (+3), Nicolas Sarkozy bat son propre record d’impopularité (il n’avait jamais dépassé les 65%), et son indice “satisfaits moins mécontents” atteint, lui aussi, des records (- 37).
Encore la situation était-elle pire dans la partie de l’enquête réalisée la semaine dernière, où il descendait à 28%, mais le remplacement dans l’actualité de la séquence des rumeurs par le retour sécuritaire semble lui avoir donné cette semaine une légère bouffée d’oxygène. Fillon jugé “solide et pas people”. Il est naturellement minoritaire dans toutes les catégories sociales et politiques, sauf, bien sûr, chez les UMP, où il compte tout de même un quart de mécontents (25%, +3) ; le mécontentement est maximal chez les salariés du secteur public bien sûr (79%), mais aussi du secteur privé (71%), des employés (76%), des professions libérales et cadres supérieurs (77%) et des cadres moyens (76%). S’il remonte cette semaine chez les commerçants et artisans (+13) et chez les sympathisants du MoDem (+12), il baisse chez les femmes (- 4) et chez les sympathisants du FN (- 5), qui ne semblent pas mettre à son crédit ses déclarations contre la burqa. Sur ce sujet, plutôt favorable sur le principe, souvent incertaine sur son application, l’opinion évoque souvent son caractère secondaire et la cite en exemple de la “dispersion” du Président et de son aptitude à “traiter les questions annexes, comme les débats sur l’identité nationale” (“Ce ne sont pas des vrais sujets”) ou “sur le “voile intégral”. D’où ce sentiment d’une politique parfois qualifiée de “brouillonne” ou même “incompétente”.
Les problèmes de Vendée et des aéroports fermés sont également parfois évoqués, mais les populations concernées sont trop localisées pour susciter vraiment un mouvement d’opinion. Toujours loué, au moins pour la moitié de l’opinion, pour sa “modération” et son “écoute”, François Fillon, avec 50% de satisfaits (+1) et 47% de mécontents (+2), conserve une cote majoritaire. Deux phrases des personnes interrogées par l’Ifop donnent bien le secret de son succès relatif : “Le fait qu’il soit solide et qu’il ne soit pas people, sa conduite des réformes avec constance et un certain calme après la défaite aux régionales”, dit un sympathisant UMP.
Et un cadre moyen sans sympathie partisane insiste encore : “Il est le contraire de Nicolas Sarkozy.” Ainsi avance vers les difficultés sociales des prochains mois cet exécutif chaotique et contradictoire que ne cesse de brusquer le Président et de rééquilibrer le Premier ministre.
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