Les indices de popularité de l’exécutif Ifop / JDD mesurent au mois d’août un premier tournant dans le quinquennat d’Emmanuel Macron et sa relation à l’opinion publique. Pour la première fois depuis son élection, une majorité de Français (57%) se déclare mécontents du Président de la République. La part des interviewés satisfaits s’établit à 40%, soit un recul de 14 points depuis juillet et de 22 points depuis l’entrée en fonction d’Emmanuel Macron. Ce niveau de popularité situe le fondateur d’En Marche très en-deçà de François Hollande (54% de satisfaits en août 2012) et de Nicolas Sarkozy (69% en août 2007).
Désormais minoritaire dans tous les segments de population, à l’exception des catégories socio-professionnelles supérieures et du socle des sympathisants LREM très fidélisés (92% satisfaits), le chef de l’Etat pâtit de l’addition de mécontentements sur les enjeux socio-économiques de la rentrée (réforme du code du travail, hausse de la CSG, baisse des APL), lesquels installent une grille de perception de l’action gouvernementale en termes d’injustice.
Se font également jour des critiques inédites depuis la fin de la séquence électorale sur les promesses non tenues et sur l’inaction gouvernementale, signe de la difficulté de l’exécutif à faire la pédagogie de ces réformes. A contrario, l’insatisfaction liée à l’incarnation de la fonction présidentielle par Emmanuel Macron reste marginale et constitue même un levier essentiel de sa popularité.
Le Premier ministre connaît également une baisse de sa popularité (-9 points), mais conserve un solde positif (+2) entre satisfaits et mécontents. Edouard Philippe demeure dans une phase d’affirmation de son image et l’évaluation de l’action de l’exécutif par les Français révèle que le Premier ministre peine pour le moment à se différencier du Président de la République.
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