Quelques mois après l’élection municipale qui a vu l’émergence et la victoire des écologistes dans plusieurs grandes villes de France (Bordeaux, Strasbourg ou encore Poitiers), l’Ifop a mesuré pour la Tribune, le regard des Français quant à l’articulation des actions des maires des grandes villes au regard des objectifs définis lors de la COP21.
Parmi les préoccupations des Français des grandes villes, 43 % indiquent que les catastrophes naturelles (inondations, tempêtes, séismes etc) sont une source de préoccupation, soit une hausse de 10 points depuis septembre 2020, date de la dernière mesure. Les catastrophes naturelles viennent après la préservation de la qualité de l’air, la lutte contre la pollution atmosphérique (46 %, stable depuis septembre) et la lutte contre le dérèglement climatique (48 %, soit une hausse de 3 points). La percée des écologistes lors des municipales semblent donc corrélée à une appétence de plus en plus grande de la population des grandes villes vis-à-vis des grands enjeux écologiques.
Cette vision se mesure également sur le jugement d’utilité porté à la COP21 : moins d’un Français sur quatre (24 %) pense que la conférence internationale a fait avancer les choses et abouti à un accord qui permet de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre (+ 14 points depuis décembre 2019). A contrario, ils sont 65 % à penser que ce sommet mondial n’a eu aucun effet et a abouti à un accord de façade qui permet de réduire seulement dans une certaine mesure les émissions de gaz à effet de serre (- 10 points depuis 2019).
Cette réserve d’une majorité des Français est aussi partagée sur l’impact de la COP21 sur divers enjeux écologiques. Ainsi, seuls 37 % considèrent que l’instauration de règles pour contrôler les efforts entrepris par les pays dans la lutte contre le changement climatique a eu un impact positif. L’étiage est similaire quant à la prise en compte des initiatives de la société civile pour lutter contre le changement climatique. Plus dommageable encore, près d’un Français sur trois trouve un impact positif dans la réduction des gaz à effet de serre par la COP21. Cette vision plutôt pessimiste est toutefois à nuancer car plus d’un Français sur deux (57 %) juge positivement les impacts de la COP21 sur le développement des énergies renouvelables.
En sus, les trois acteurs les plus importants pour agir efficacement dans la lutte contre le dérèglement climatique selon les Français restent les citoyens eux-mêmes (61 %), l’État (50 %) et les entreprises (47 %), témoignant bien de l’effort collectif qu’impose la préservation du climat.
Enfin, interrogés sur la confiance portée dans l’action des maires des grandes villes pour agir en faveur du climat, les Français classent Anne Hidalgo en première place (40 %), Christian Estrosi en deuxième (36 %) et Pierre Hurmic au pied du podium (34 %). Sur la confiance accordée dans la relance économique de sa métropole à la suite de la crise de la COVID-19, Christian Estrosi se classe en première position (42 %), suivi par Anne Hidalgo (39 %) et Martine Aubry (35 %).