En décembre 2006, 50 % de nos concitoyens estimaient que notre pays était bien placé dans la compétition économique mondiale, ils n’étaient plus qu’un tiers à faire ce diagnostic durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy et au début de la présidence de François Hollande et aujourd’hui ils sont seulement 27 %. L’idée d’un décrochage de la France s’est donc considérablement propagée ces dernières années dans la société qui pense dans le même temps très majoritairement (à 65 %) que notre pays n’a pas fourni assez d’efforts pour rester compétitif dans la mondialisation. Sur ce point également le mouvement de l’opinion est très brutal puisque en juin 2011, 53 % des personnes interrogées jugeaient encore que les effort avaient été faits contre 35 % désormais soit une chute de 18 points en deux ans seulement. Dans ce contexte, et alors que la hausse de la pression fiscale est de moins en moins bien acceptée (45 % des Français estimant que le montant des impôts et des taxes payés est « excessif », soit une progression de 18 points par rapport à février 2011), l’adhésion à des réductions d’effectifs et de périmètres de la fonction publique est devenue nettement majoritaire. 61 % (+17 points par rapport à juillet 2008 avant le déclenchement de la crise économique et financière) pensent qu’il est nécessaire de faire des économies budgétaires quitte à fermer certains services publics, 60 % (+13 points par rapport à juillet 2011) estiment qu’il serait possible d’avoir des services publics de qualité tout en réduisant le nombre de fonctionnaires. Et signe de l’ampleur du basculement d’opinion intervenu sur ces questions, si 61 % des salariés du privé partagent ce diagnostic, c’est le cas également de 40 % de leurs homologues du secteur public et de 50 % des sympathisants socialistes.
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