A l’approche des discussions sur le projet de loi de finances 2025, l’Ifop publie une grande enquête sur la perception des Français concernant les projets gouvernementaux de hausse des impôts. Cette étude met en lumière un fort soutien à la taxation des plus riches et des entreprises, y compris parmi les sympathisants de la majorité présidentielle, ainsi qu’un scepticisme marqué quant aux promesses gouvernementales d’épargner les classes moyennes et populaires. Réalisée pour le leader de la gestion d’épargne en ligne Yomoni auprès de 1 000 Français, cette enquête révèle également une adhésion variable aux différentes pistes de réformes fiscales envisagées, avec un refus net de voir augmenter la taxation de certains produits d’épargne populaires.
« FAITES PAYER LES RICHES ! » : LES FRANÇAIS, Y COMPRIS LES PLUS AISÉS, SOUTIENNENT MASSIVEMENT LA TAXATION DES MENAGES LES PLUS RICHES ET DES ENTREPRISES
1 – 74% des Français sont favorables à une hausse d’impôts sur les ménages les plus aisés, dont 80% des sympathisants de la majorité présidentielle.
2 – 81% des Français soutiennent une augmentation des impôts sur les grosses entreprises, y compris 84% des sympathisants de la majorité présidentielle.
3 – 64% des Français considèrent que les hauts revenus sont fiscalement avantagés, un chiffre qui atteint 56% même chez les sympathisants de la majorité présidentielle.
« GOUVERNEMENT BARNIER, LA GRANDE PEUR D’UN TOUR DE VIS FISCAL » : LES FRANÇAIS DOUTENT DES PROMESSES GOUVERNEMENTALES D’EPARGNER LES CLASSES MOYENNES ET CRAIGNENT MASSIVEMENT UNE HAUSSE DE LEURS IMPÔTS
4 – 74% des Français ne croient pas que les classes moyennes et populaires seront épargnées par les hausses d’impôts, dont 79% des catégories populaires (ouvriers, employés).
5 – 77% des Français ne pensent pas que les personnes en activité professionnelle seront épargnées, en particulier les actifs (78%).
6 – 82% des Français craignent que leurs impôts augmentent l’an prochain, une inquiétude partagée par une large majorité (70%) des personnes aux revenus le plus modestes (moins de 1000 €/mois).
« TOUCHE PAS A MON PEA ! » : LES FRANÇAIS SOUTIENNENT GLOBALEMENT LES PISTES DE HAUSSE D’IMPÔTS MAIS REFUSENT QU’ON TOUCHE À LEUR ÉPARGNE
7 – 79% des Français approuvent la taxation des superprofits des entreprises, dont 82% des sympathisants de la majorité présidentielle.
8 – 77% soutiennent une surtaxe sur l’impôt sur le revenu pour les 50 000 plus gros contribuables, y compris 82% des sympathisants de la majorité présidentielle.
9 – 66% des Français s’opposent à une taxation supplémentaire des plans d’épargne type PEA ou PER, et 63% à celle des contrats d’assurance-vie.
Le point de vue de François Kraus de l’Ifop : Cette enquête sur la taxation des plus riches met en lumière le fossé existant sur le sujet entre les positions hostiles de certains leaders de la majorité présidentielle (ex : Gabriel Attal, Gérald Darmanin) et leurs électeurs beaucoup plus favorables à une hausse ciblée de la pression fiscale. Mais cette étude révèle aussi un paradoxe dans l’opinion publique, y compris au sein de l’électorat macroniste. D’un côté, on observe un large soutien à l’augmentation de la fiscalité pour les plus riches et les grandes entreprises. Et de l’autre, on constate une forte inquiétude quant à une possible hausse des impôts personnels et un rejet marqué de toute augmentation de la taxation de l’épargne populaire. Cette tension entre la volonté de faire contribuer davantage les plus aisés et le refus de voir sa propre situation fiscale se dégrader place le gouvernement face à un défi de taille : comment réformer la fiscalité tout en rassurant les classes moyennes et en préservant l’épargne des Français ? La réponse à cette équation sera cruciale pour l’acceptabilité sociale des futures réformes fiscales.
Le point de vue d’Olivier Malteste, directeur des études de Yomoni : Ces résultats confirment l’attachement des Français aux produits d’épargne comme l’assurance vie et le PER. Si nos solutions sont peu exposées au contexte économique français, nous constatons tout de même dans nos échanges avec nos clients une demande d’explication sur les aménagements fiscaux en cours de discussion. Il est certain que si le Gouvernement durcissait la fiscalité de l’épargne, nous constaterions un retrait de nos clients, qui serait particulièrement préjudiciable. Dans un contexte où le Gouvernement cherche à réduire les dépenses et travaille à un report de la revalorisation des retraites, une baisse de l’épargne entraînerait inévitablement une baisse des revenus futurs censés protéger le niveau de vie des futurs retraités.
écrit par François Kraus