En janvier 2025, l’IFOP pour Alliance Vita a interrogé les Françaises et les Français sur leur perception de l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). Cinquante ans après le vote de la loi Veil, les résultats montrent les effets d’une « institutionnalisation » de l’IVG liée notamment à son inscription dans la Constitution en mars 2024 et à l’allongement du délai autorisé pour y avoir recours à 14 semaines.
- Une institutionnalisation de l’IVG croissante, mais un acte qui n’est pas banalisé aux yeux des Français
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) qui n’a jamais été autant pratiquée qu’actuellement tend à être perçue comme une pratique de plus en plus normalisée en France. Une majorité de sondés (54%) considèrent en effet que les 243 000 avortements annuels représentent une « situation normale car avorter est un acte auquel les femmes peuvent être exposées au cours de leur vie », soit une augmentation de 5 points depuis octobre 2020.
Néanmoins, l’IVG ne saurait être perçue comme un acte anodin par les Français, qui reconnaissent largement ses répercussions psychologiques. En effet, près de 9 Français sur dix (88%, -4 points) considèrent qu’un avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes. Quatre sondés sur dix (40%) sont même « tout à fait d’accord » avec cette affirmation, cette proportion atteignant 47% chez les femmes contre 31% chez les hommes.
- Les Français favorables à un renforcement de l’accompagnement des femmes enceintes
65% des Français (-8 points) estiment que la société devrait davantage aider les femmes à éviter d’avoir recours à l’IVG. Un clivage générationnel se dessine sur cette question : seuls 58 % des moins de 35 ans sont favorables à aider davantage les femmes à éviter d’avoir recours à l’IVG, contre 74 % des 65 ans et plus.
Concernant le livret officiel remis aux femmes enceintes envisageant une IVG, huit Français sur dix (80 %, -4 points) se déclarent favorables à sa modification pour inclure des informations détaillées sur les aides destinées aux femmes enceintes et aux jeunes mères.
Enfin, le soutien à une étude publique sur les causes, les conditions et les conséquences l’IVG demeure important puisque 81% des personnes interrogées se prononcent en sa faveur, malgré une baisse de 7 points depuis octobre 2020.