A la demande de l’Assemblée des Communautés de France, l’IFOP a conduit un sondage auprès de 2000 Français sur l’intercommunalité. L’étude porte sur les perceptions et représentations associées à l’intercommunalité ; le degré de connaissance de son intercommunalité, l’information sur le rôle et les actions des intercommunalités ; les attentes et la satisfaction à l’égard de son intercommunalité ; institution et mode d’élection dans les intercommunalités.
Présentée en exclusivité le 4 octobre lors de la 29ème convention nationale de l’association, réunie à Deauville, l’étude livre les enseignements suivants :
Les résultats traduisent une très forte adhésion des Français aux principes de la coopération intercommunale :
- 86% des Français pensent que le principe de l’intercommunalité est une bonne chose
- 83% déclarent également que ce principe est une bonne chose pour leur commune de résidence
Ce résultat est en progrès (+9% pour leur commune de résidence) par rapport au précédent sondage (2013) de l’IFOP pour l’AdCF.
En termes d’appréciation et de connaissances de leur communauté :
- 75% des répondants sont satisfaits du travail accompli par leur intercommunalité
- 79% connaissent le nom actuel de leur communauté mais seulement 41% le nom de leur président-e
En termes d’appréciation et de connaissances de l’intercommunalité :
D’une manière générale, les Français connaissent assez bien les domaines de compétences des intercommunalités (89%), leur mode de financement (83%). Dans leur ensemble, les répondants considèrent que l’intercommunalité permet de :
- mettre en commun des moyens au service d’un projet de développement cohérent (84%)
- proposer de nouveaux services et équipements collectifs pour les habitants (80%)
- renforcer les solidarités financières entre communes riches et pauvres (70%)
Parmi les autres traits d’image associés à l’intercommunalité, 74% des répondants indiquent que l’intercommunalité permet d’adapter la gestion publique à l’évolution des modes de vie et des besoins des habitants. Par ailleurs, ils sont 65% à penser que l’intercommunalité tend à une hausse des impôts locaux et 56% à éloigner les élus des citoyens.
Un jugement globalement positif sur les évolutions récentes des communautés avec des attentes en termes d’information entre autres sur l’intercommunalité.
Par rapport aux réformes récentes de l’intercommunalité, les Français en approuvent largement les axes majeurs :
- 87% d’entre eux jugent positivement le renforcement de leurs compétences
- 74% l’intégration de toutes les communes dans une intercommunalité
- 64% la réduction du nombre de communautés à travers des fusions
Par rapport au mode d’élection des candidats aux élections municipales et communautaires :
- 78% des Français pensent que le mode de scrutin « fléché » introduit en 2014 est une bonne chose
- 61% se déclarent favorables à son extension à toutes les communes
En termes d’information sur l’intercommunalité et sur l’ensemble des collectivités territoriales, il reste encore d’importants progrès à faire pour incarner ces institutions et mieux expliquer leur mode de fonctionnement.
Les Français sont en demande forte d’information sur l’intercommunalité, comme d’ailleurs sur les autres niveaux de collectivités.
- 59% des Français s’estiment insuffisamment informés et souhaitent en savoir davantage sur leur intercommunalité (47% sur les communes, 59% sur les conseils départementaux, 61% sur les conseils régionaux)
En vue des élections locales, les Français sont en demande de transparence forte et de renforcement de la part des débats consacrée aux projets et compétences des intercommunalités :
- 94% souhaitent que ces derniers soient placés au cœur des débats et des programmes des candidats.
- 93% demandent que les candidats à la présidence de l’intercommunalité se déclarent clairement avant les élections locales.
Le point de vue de Francois Kraus
Ne nous le cachons pas ! De toutes les collectivités, l’intercommunalité est souvent présentée comme la mal-aimée, non seulement en raison du fait qu’elle bénéficie d’un moindre attachement que des institutions multi-séculaires comme la commune ou le département mais aussi parce que ses actions, ses compétences ou ses projets sont généralement moins bien identifiés par les Français…
Or, les résultats de cette enquête vont à l’encontre de ces idées reçues issues de la tradition et de la culture politiques françaises en montrant notamment une adhésion massive et croissante des Français à l’égard de leur intercommunalité.
Certes, elle n’est toujours pas un référent politique aussi important que peuvent l’être par exemple la municipalité ou le département, mais l’intercommunalité est désormais une institution bien ancrée dans le rapport des Français à la politique et plus particulièrement au paysage politique local.
Cette adhésion des Français, l’intercommunalité la doit avant tout à un large sentiment de satisfaction a l’égard de ses services, au sentiment que son action a un impact positif pour sa commune de résidence et qu’elle est beaucoup moins politisée, personnalisée ou idéologique qu’à d’autres échelons politiques : la forme de cogestion qu’implique le principe d’intercommunalité oblige son action à s’inscrire plus dans une logique de services aux habitants que dans une logique politique.
En cela, si l’intercommunalité est de plus en plus appréciée par les Français, c’est parce qu’elle correspond de plus en plus à un air du temps où les Francais expriment à l’égard des collectivités la volonté d’agir en dehors des clivages idéologiques et avec un souci d’efficacité et de rassemblement des bonnes volontés autour de projets concrets améliorant par exemple la compétitivité du territoire et la qualité des services aux habitants.
partager