A la veille de l’entrée en vigueur de l’obligation pour les collectivités de mettre à la disposition de leurs administrés une solution de tri des biodéchets, Sepur a demandé à l’Ifop d’interroger les Français sur leurs habitudes de tri, et plus précisément sur leurs pratiques de tri des biodéchets.
I. Le tri des déchets est une pratique facile pour les Français, même si elle s’accompagne de doutes
1. Les Français trient facilement au quotidien, mais on parfois des doutes
Pour près de 9 Français sur 10, trier ses déchets au quotidien est un acte facile (89%). Pour autant, la majorité des répondants (54%) admet avoir « parfois » (42%) sinon « souvent » (12%) des doutes sur le choix de la poubelle adaptée au moment de jeter ses déchets.
La coexistence de ces deux consensus peut sembler contradictoire. Toutefois, le fait que les doutes ne soient pas permanents indique que les types de déchets suscitant des doutes ne sont pas les plus courants. À l’inverse, les Français seraient moins hésitants face aux déchets du quotidien. La nature du déchet serait un élément clé, davantage que le geste / la logistique du tri à proprement parler.
Les sondés ayant des doutes mentionnent en effet des déchets spécifiques comme les barquettes en polystyrène (44%), les caoutchoucs de bocaux (36%), les restes de peinture (30%), soit des catégories absentes des campagnes de communication au cours des dernières années.
2.Le niveau d’information renforce de façon évidente la pratique du tri
Le niveau d’information reçue apparaît très hétérogène, avec une courte majorité de Français (51%) se sentant suffisamment informée pour trier correctement leurs déchets.
La proportion de sondés en mesure d’identifier un référent en cas d’interrogation est du même ordre : 48% des sondés savent à qui s’adresser pour des conseils.
=> Sur ces deux questions, les plus informés sont aussi plus nombreux à trouver le tri facile : par exemple, 63% de ceux pour qui le tri est « très facile » ont à l’esprit un référent en cas de besoin, ce qui souligne l’importance que peut avoir la pédagogie pour lever certains freins à la pratique.
Plus généralement, on observe une polarisation forte entre d’une part, des Français déjà acquis au tri sélectif (globalement bien informés et trouvant la pratique facile) et d’autre part, ceux qui y demeurent à convaincre.
3. …Et cela se vérifie sur le tri des biodéchets
Les pratiquants du tri des biodéchets (consistant à mettre dans une poubelle séparée les matières périssables telles que des restes de nourriture) sont également ceux qui sont les plus engagés dans le tri de manière générale. Si une légère majorité de Français recycle ses biodéchets (54%), ils sont…
- 63% des plus informés sur les bonnes pratiques de tri en général.
- 69% de ceux qui trouvent le tri très facile globalement.
II. Le tri des biodéchets plus spécifiquement, assez intégré par les ruraux, doit encore convaincre une partie des Français
1. La pratique de tri des biodéchets est prépondérante chez les Français ruraux
Au-delà du niveau d’information et du degré de facilité de la pratique, les caractéristiques des personnes les plus sensibles au tri en général et au tri des biodéchets en particulier sont très proches. Le fait d’habiter dans une commune rurale, dans une maison avec jardin, est souvent corrélé à une adoption plus large du tri.
Si 54% des Français dans leur ensemble trient leurs biodéchets, ils sont 82% à le faire en commune rurale, soit 2,5 fois plus qu’en agglomération parisienne (33%).
- De même, les personnes habitant dans une maison sont plus nombreuses à pratiquer ce tri (69%) que celles qui occupent un appartement (28%).
- Les sondés ayant accès à un jardin trient 3 fois plus que les autres leurs biodéchets (67% VS 22% sans jardin).
Le niveau d’information influence, de la même manière que pour le tri en général, la pratique. Parmi ceux qui s’estiment suffisamment informés sur la manière de trier leurs biodéchets (45% des Français en moyenne), nous retrouvons….
- Les habitants ruraux (56% VS 41% en agglomération parisienne),
- En maison (53% VS 33% en appartement)
- Avec accès à un jardin (51% VS 32% sans jardin).
Ces différences territoriales sont à mettre en perspective avec les problématiques d’espace qui peuvent compliquer la pratique.
2. L’intégration du tri des biodéchets au quotidien est appréhendée positivement, même si des craintes sont présentes chez ceux qui ne l’ont jamais pratiqué
Le caractère obligatoire pour les communes de mettre à disposition une solution de tri des biodéchets (entrant en vigueur le 1er janvier 2024) est connu par la majorité des interrogés (60% des Français) et soutenu par 62% d’entre eux qui y voient une opportunité pour l’écologie. Là aussi, les ruraux sont ceux qui expriment le plus leur adhésion (70% y associent un bienfait).
Malgré tout, 34% font part de craintes quant à la pratique (44% en agglomération parisienne) : elles sont davantage présentes chez ceux qui ne l’ont pas encore adoptée (44% VS 25%) et ceux qui sont moins informés sur le tri en général (42% VS 26%).
Les appréhensions exprimées sont d’abord liées aux odeurs (68%) et à la présence d’insectes (64%). À noter que la contrainte de temps figure parmi les dernières craintes citées (34%).
Les positions des Français par rapport au tri sont très polarisées, entre ceux qui semblent acquis à la cause (souvent ruraux, plus informés) et les autres.
Pour ces derniers, un accompagnement, (notamment par un relais d’information pédagogique et clair) permettrait d’alléger les doutes et éventuelles appréhensions liées aux différentes pratiques.