A l’occasion du 101e congrès de l’Association des maires de France (AMF) qui se tiendra le mardi 20 novembre, l’Ifop publie une enquête présentant le regard des Français sur leurs maires et les enjeux du prochain scrutin municipal. Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 1006 personnes pour Le Courrier des maires et des élus locaux, cette étude s’avère riche en enseignements :
Un jugement globalement des Français positif sur le bilan des maires
- Près de deux Français sur trois (63%) jugent positivement le bilan du maire sortant et de l’équipe municipale, soit un niveau de satisfaction toujours élevé bien qu’en recul depuis 2007 où il atteignait 70%.
- Cette perception positive du bilan de la majorité sortante résulte notamment du sentiment, partagé par 62% des Français, que celle-ci a tenu les engagements pris lors de la campagne électorale de 2014. Toutefois, dans les villes les plus sensibles à la baisse des dotations aux collectivités et des contrats aidées, telles que les banlieues populaires, le sentiment que les promesses faites ont été tenues retombe autour de 50% (49% dans les banlieues populaires). De même, les habitants des communes rurales, qui peuvent avoir le sentiment que la nouvelle répartition des compétences renforce l’intercommunalité et réduit les marges de manœuvre au niveau municipal, ne sont que 55% à estimer que leur maire a tenu ses engagements.
Une volonté majoritaire de représentation des maires sortants
- Le jugement positif sur l’action de leur municipalité se traduit par une volonté toujours majoritaire des Français de voir leur maire se représenter (58%), même si cette inclination à privilégier une nouvelle candidature du premier édile tend à refluer sur longue période (-8 points par rapport à octobre 1999). Si l’on complète ce résultat par l’enquête du CEVIPOF (AMF, novembre 2018) révélant que 49% des maires en exercice ne souhaitent pas repartir en campagne en 2020, on constate que la proportion de Français aspirant à une nouvelle candidature de leur maire (58%) est supérieure à celle des maires envisageant effectivement de briguer un nouveau mandat.
- Paradoxalement, ce souhait de maintien des maires coexiste avec une volonté plus large de renouvellement du personnel politique local puisque plus d’un Français sur quatre (28%) déclare être prêt à se présenter sur une liste lors des prochaines élections municipales. Néanmoins, la propension à prendre part au renouvellement politique reste très genrée (38% chez les hommes contre 19% chez les femmes) et étroitement corrélée aux dotations des individus en capitaux sociaux, culturels et économiques (44% chez les dirigeants d’entreprises, 35% chez les cadres et professions intellectuelles supérieures). De surcroît, ce sont les sympathisants de formations disposant d’une faible représentation au niveau local et parmi lesquels le sentiment de ne pas être représenté est plus fréquent qui souhaitent le plus un renouvellement en 2020 : 35% des proches de La France Insoumise et 37% de ceux du Rassemblement National manifestent la volonté d’être candidat en 2020.