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Les Français et leur bien-être mental

Depuis 2021, la Fondation AESIO s’associe à l’IFOP pour réaliser un baromètre sur le bien-être de Français. Voici les principaux enseignements de cette 4ème vague :

 

Après deux ans de baisse, le niveau de moral des Français retrouve son niveau de 2021… mais les inégalités persistent.

 

En 2024, les Français sont de plus en plus à bénéficier d’un très bon état de santé mentale : 43% d’entre eux estiment que leur niveau de bien être actuel est « très bon », voire « excellent », alors qu’ils étaient 38% il y a un an (soit 5 points de plus).

Toutefois, des réalités bien distinctes se font jour en fonction des segments de population. Parmi les personnes interrogées les plus sujettes à un moral fragile (elles aussi, plutôt stables avec les années), plusieurs se démarquent :

  • Les femmes de moins de 35 ans (30% ont un état de santé mentale moyen voire mauvais VS 12% des hommes de la même tranche d’âge – soit plus du double).
  • Les plus précaires (31% des revenus les plus faibles VS 8% des revenus les plus hauts – soit plus du triple).
  • Les personnes ayant vécu des formes violences au cours des 5 dernières années (31% à 34% VS 15% de ceux qui n’ont pas ce passif- soit le double).

En parallèle, les épisodes de souffrance psychique sont en encore présents, mais en recul.

 

Considérant la période des 12 derniers mois, 1 répondant sur 2 déclare avoir été en état de souffrance psychique (53%) – dont 14% de façon régulière, et 39% de façon occasionnelle. La part des Français faisant ce constat diminue – et ce de façon significative – depuis 2021 où ils étaient encore 60% (-7 pts), notamment dans des cas de détresse occasionnelle (46% en 2021 ; – 7 pts), les états plus récurrents demeurant stables.

  • Chez les personnes en souffrance, les femmes de moins de 35 ans sont, ici aussi, bien plus nombreuses que leurs pairs masculins (77% VS 46%) ; l’expérience de violence(s) est également discriminante (79% à 84% VS 40% pour ceux n’en ayant pas subie).
  • Le poids de l’entourage est également un facteur impactant : en effet, les personnes ayant le statut d’aidant (c’est-à-dire tout individu ayant quelqu’un à charge – comme un parent âgé par exemple), ainsi que celles ayant un proche en souffrance psychique sont plus sujettes elles-mêmes à une forme de détresse psychique (pour 67% des aidants VS 48% des non-aidants, et 70% de ceux ayant des proches en souffrance VS 40% qui n’en ont pas).

Le consensus autour du caractère fondamental du bien être mental se confirme en 2024, sans pour autant que la parole se libère dans les faits.

 

Plus de 9 répondants sur 10 estiment qu’il s’agit d’un pilier d’une bonne santé au global (96%). Par là même, l’idée que la souffrance psychique puisse toucher tout le monde fait l’unanimité (selon 95%) – certainement car tous s’accordent également à penser qu’il est parfois difficile de préserver son état de bien-être mental à certains moments de sa vie (94%).
Par rapport aux années précédentes, la part de répondants convaincus de l’aspect essentiel de la santé psychique est en hausse significative : 66% sont tout à fait d’accord avec l’idée que le bien-être mental est essentiel pour être en bonne santé (+10 pts vs 2023) et qu’il est tout aussi important que le bien-être physique (+11 pts).
Ainsi, le grand public semble accorder une importance croissante au sujet.

 

Pour autant, lorsque les répondants se projettent, le dialogue semble parfois difficile et les tabous persistent : 4 sur 5 admettent que parler de la santé mentale de manière générale est délicat (lorsqu’on leur a demandé d’attribuer une note selon le degré de « facilité » à échanger sur le sujet, 81% ont attribué une note de 6/10 ou moins).
Les échanges sont d’autant plus difficiles dans les sphères où les apparences priment :

  • Le cadre professionnel d’abord, 89% des sondés ayant donné une note inférieure à 7/10 (dont 56% inférieure à 5/10) ; soit une moyenne de 3,9/10.
  • Les réseaux sociaux ensuite, pour 88%  (dont 49% inférieure à 5/10) ; soit une moyenne de 4,1/10.

A l’inverse, les environnements plus confidentiels, où les interlocuteurs ont un impératif de secret professionnel, permettent de lever – toutes proportions gardées – le tabou : les acteurs de terrains spécialisés et l’entourage médical sont les seuls à obtenir une moyenne générale au-dessus de 5/10 (5,2, et 5,4 respectivement).

Ainsi, quand il s’agit de se confier sur son état psychique, l’entourage proche est loin d’être l’interlocuteur privilégié (arrivant derrière la sollicitation d’une ligne d’écoute). Les raisons invoquées pour justifier ce tabou restent stables : peur du regard des autres (53%), peur d’admettre ses faiblesses (49%), loin devant un manque d’information éventuel (30% expliquent ne pas savoir à qui s’adresser).

Dans ce contexte, l’idée de mettre le sujet du bien-être mental au-devant de la scène et en faire une cause nationale séduit, et notamment car beaucoup croient que cela permettra de délier la parole (81%). Beaucoup espèrent également une meilleure prise en charge par le système de soins (80%).

 

Enfin, au cœur des enjeux de santé psychique, les questions de violences ne peuvent être ignorées.

 

Nous avons pu observer que, sur une majorité des questions abordées, l’expérience de violences (qu’elles soient physiques, verbales, psychiques, ou économiques) peut jouer un rôle majeur sur l’état de santé mentale. Or, il s’agit de phénomènes auxquels nombre de Français sont confrontés : près d’un tiers déclare avoir subi des violences (physiques, verbales, psychiques, économiques) au cours des 5 dernières années (32%).

  • 16% en ont été victime dans un cadre professionnel ou scolaire, 20% dans un cadre personnel.
  • Les personnes qui en témoignent le plus sont les plus jeunes (notamment dans un cadre personnel (33% des 18-24 ans – soit deux fois plus que la moyenne) et les plus précaires (47% des plus bas revenus VS 27% des plus hauts).
  • Les violences ont lieu à le plus souvent dans la sphère privée (69%), à l’abri des regard (notamment au sein des cadres et professions supérieures, 87%). Lorsqu’elles se déroulent dans la sphère publique (dans la rue, sur les réseaux sociaux), ce sont davantage les plus jeunes qui les subissent (50% des 18-24 ans VS 31% en moyenne).

A l’heure actuelle, 1/3 des victimes de violence ne perçoit pas d’amélioration de sa santé mentale (34%), et une même proportion n’est pas parvenue à mettre en place des actions pour s’en remettre (34%).  La résilience est donc loin d’être une issue évidente, mais les solutions adoptées par ceux qui ont agi ou parlé sont multiples :

  • Les actions liées au développement personnel sont adoptées par 65% d’entre elles (exemple : activité en pleine nature, activité de soin de soi, etc.).
  • Une part similaire valorise le lien humain (63%), les relations sociales (nouvelles rencontres, temps d’échanges avec des proches, etc.).
  • Enfin, les actions liées à une prise en charge médicale / judiciaire sont aussi envisagées, mais dans une moindre mesure (39%) – sans doute car elles impliquent davantage d’initiatives et /ou d’engagement émotionnel : seules 19% disent avoir fait appel à un professionnel de santé, et 12% se seraient confrontées directement à l’auteur des violences.

Documents à télécharger

Présentation des résultats Communiqué de presse

Méthodologie de recueil

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1053 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération.
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 26 au 30 août 2024.

Vos interlocuteurs

Marion Chasles-parot Directrice de clientèle - Opinion & Stratégies d'Entreprises

Laureline Michaud Chargée d'études - Département Opinion & Stratégies d'Entreprise

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L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1053 personnes, représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération.
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