Alors que depuis les attentats du 13 novembres 2015, l’état d’urgence a été prolongé trois fois, l’Ifop pour le magazine Valeurs Actuelles a décidé d’interroger les Français sur ce régime d‘exception.
L’efficacité de l’Etat d’urgence divise les Français. Effectivement, 53% des répondants ne le considèrent pas efficace pour lutter contre les réseaux terroristes ainsi qu’empêcher de nouvelles attaques terroristes et 58% le jugent inefficace pour assurer l’ordre public. Les sympathisants du Front National sont les plus sceptiques face à l’efficacité du l’Etat d’urgence car seulement un quart d’entre eux l’estime efficace sur l’une ou l’autre des dimensions.
Cependant, seule une minorité des Français souhaite qu’il soit supprimé (14%). De même, un tiers des répondants (38%) souhaitent que l’état d’urgence soit maintenu tel qu’il est, un niveau qui s’élève jusqu’à 50% chez les sympathisants du Parti Socialiste. Finalement, la majorité des répondants (48%) voudrait qu’il soit renforcé (71% chez les partisans du Front National et 52% chez les sympathisants Les Républicains).
Par ailleurs, les Français plébiscitent certaines mesures qui pourraient être prise dans le cadre de l’état d’urgence. Ainsi, plus de neuf interviewés sur dix (94%) sont favorables à la dissolution des groupes appelant aux violences contre les forces de l’ordre, 71% qui s’y disant même « tout à fait favorables ». Il est intéressant de noter que cette mesure crée un large consensus chez l’ensemble de la population malgré les clivages politiques et sociaux.
Au sujet des personnes faisant l’objet d’une fiche « S », 85% des Français se disent pour l’obligation du port du bracelet électronique et 77% d’entre eux sont en faveur de la création de centres d’internement pour les personnes fichées « S » suspectées de liens avec le terrorisme. Les sympathisants Les Républicains et frontistes se distinguent par de très hauts niveau d’adhésion à ces mesures.
Interrogés sur les manifestations et les grèves, 71% des répondants sont en accord avec l’interdiction des manifestations à risques. L’interdiction des grèves dans les secteurs publics divisent les Français : ils sont 52% à ne pas y être favorables. En tête des plus fervents soutiens à ces types de mobilisation, on retrouve logiquement les partisans du Front de Gauche : seulement 39% d’entre eux se disent pour l’interdiction des manifestations à risques et 21% pour l’interdiction des grèves dans les services publics.
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