Alors que les élections régionales semblent s’orienter vers un report en juin après la remise du rapport du comité Debré au Premier ministre, la question de la participation électorale, dans un contexte marqué par la crise sanitaire et par les récentes élections municipales, constitue un enjeu majeur pour la démocratie et son application. Le sondage Ifop pour l’Union centriste du Sénat mesure l’impact potentiel de plusieurs réformes visant à stimuler la participation électorale aux prochaines élections.
Sujet redondant à chaque période électorale, la reconnaissance du vote blanc comme suffrage exprimé et pris en compte lors du calcul du résultat du vote se hisse en tête avec un total de 81 % des Français qui s’y déclarent favorables. Dans le détail, ces résultats apparaissent plutôt uniformes selon la proximité politique, seuls les sympathisants MoDem et UDI étant davantage favorables que la moyenne, à respectivement 89 % et 90 %. Tout en demeurant majoritaire, l’adhésion à reconnaissance du vote blanc convainc cependant moins les abstentionnistes, seuls 64 % des Français votant seulement aux scrutins locaux et 65 % ne votant jamais ou presque y étant favorables.
Par ailleurs, 73 % des Français se disent en faveur de l’introduction d’une part de proportionnelle aux élections législatives et départementales, la proximité politique s’imposant cette fois-ci facteur déterminant : seuls un peu plus de la moitié des sympathisants UDI y sont favorables (57 %) contre près de neuf personnes sur dix (89 %) des sympathisants de La France insoumise. Autre mesure, toujours variablement appréciée selon l’obédience politique : 72 % des Français aimeraient voir les modalités du vote par procuration assouplies, mesure plébiscitée par les sympathisants EELV (88 %).
La légalisation du vote par Internet via un ordinateur ou un smartphone recueille quant à elle des avis plus partagés : un peu plus de la moitié des Français (58 %) sont favorables à cette proposition, pour laquelle un effet génération est observable avec 69 % des 25-34 ans qui y sont favorables contre 51 % des 65 ans et plus. Par ailleurs, les sympathisants de la France insoumise sont favorables à la mesure à 72 %, contre seulement 37 % chez ceux de l’UDI.
La mise en place d’un vote par courrier convainc quant à elle 57 % des Français, sans différence selon la proximité politique, excepté les sympathisants du MoDem, favorables à hauteur de 77 %, soit 20 points de plus que la moyenne. L’idée d’une période de vote étalée sur deux jours (du dimanche matin au lundi 20 heures) ne rassemble que 55 % des Français, ces derniers semblant attachés au rituel du processus électoral traditionnel. Cela dit, le niveau d’adhésion apparaît nettement plus important chez les moins de 35 ans (60 %) que chez les 65 ans et plus (42 %), témoignant d’un effet générationnel de la pratique du vote.