Au lendemain de la manifestation des Jardins de l’Empereur à Ajaccio, 41% des Français déclaraient condamner ce défilé organisé en réponse au « guet-apens » dont ont été victimes les pompiers dans ce quartier et au cours duquel des slogans xénophobes ont été entendus. Par ailleurs, 42% des personnes interrogées ne n’approuvaient pas cette manifestation tout en déclarant la comprendre, quand 17% affirmaient quant à eux l’approuver : dans un contexte d’état d’urgence post-attentats, cet équilibre des attitudes à l’égard d’un tel rassemblement montre un certain raidissement de l’opinion vis-à-vis des « fauteurs de trouble » réels ou supposés.
Cette manifestation a également été le théâtre du saccage d’un lieu de culte musulman, toujours dans le quartier des Jardins de l’Empereur. Si la condamnation de cet incident est majoritaire dans l’opinion (58%), 32% des Français déclarent le comprendre tout en le condamnant et 11% l’approuvent. La perception des deux événements apparaît hautement corrélée à la proximité politique, l’électorat de gauche condamnant majoritaire la manifestation et le saccage quand l’opinion des sympathisants de droite se fait plus mesurée, et celles des proches du Front National plus favorable.
Devant ces événements, les Français se révèlent pessimistes : 87% considèrent sur ce type de manifestation pourrait être amené à se produire dans d’autres villes ailleurs en France, signe qu’elles ne sont pas qu’un symptôme de tensions locales mais surtout d’un climat plus largement délétère.
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