À l’heure des premiers résultats de Parcoursup, l’Ircom publie les résultats d’une enquête exclusive réalisée par l’Ifop auprès des Français. Principal enseignement : 8 Français sur 10 souhaitent renforcer la place des humanités dans l’enseignement supérieur. Ils sont aussi nombreux à estimer qu’un tel bagage est un atout à la fois pour la vie personnelle (80%) et professionnelle (75%). Ces résultats remettent en cause l’idée répandue selon laquelle la voie royale serait l’apprentissage du numérique et des matières scientifiques.
Une ouverture au monde largement plébiscitée chez les Français et davantage encore chez les jeunes
Plus des trois quarts des Français sont favorables au renforcement de l’apprentissage des humanités dans l’enseignement supérieur. En tête de liste, les plus de 65 ans et, surprise, les 18-24 ans qui le plébiscitent à 83%. Un résultat inattendu qui souligne le vif intérêt des jeunes pour des matières souvent décriées : histoire, philosophie, littérature, langues étrangères et lettres classiques. Quel que soit leur âge, les Français affirment que l’enseignement de ces matières est la priorité. La maîtrise des humanités figure en effet sur la première marche du podium des enseignements à renforcer (39%), devant la connaissance des outils numériques (38 %) et les sciences (23 %). Chez les jeunes, si le podium est inchangé, l’enseignement des humanités se détache nettement (38%) devant le numérique (32%) et les sciences (30%).
Autre enseignement : une immense majorité des Français interrogés estiment qu’un bagage en humanités est un avantage à la fois dans la vie personnelle (80%) et dans la vie professionnelle (75%). Conscients de l’apport des humanités dans la connaissance de soi, des autres et du monde, près de 9 jeunes sur 10 considèrent ce socle de connaissances comme une plus-value pour leur vie personnelle. Les jeunes Français expriment avec force l’importance d’acquérir une solide culture générale qui élargit le regard sur le monde qui les entoure.
La syntaxe, critère de sélection majeur sauf chez les jeunes
Près de 8 Français sur 10 estiment que la syntaxe est un facteur clé pour l’embauche. Selon eux, au-delà de 4 fautes de français dans une lettre de motivation (grammaire, vocabulaire, ponctuation et concordance des temps), une candidature n’est tout simplement pas recevable pour l’employeur. Sans surprise, si 23% des Français jugent qu’une seule faute de syntaxe suffit à rendre une candidature non recevable, seuls 16% des 18-24 ans sont d’accord avec cette affirmation. Un quart d’entre eux estime même non éliminatoire une lettre comportant plus de huit fautes, soit neuf points de plus que les plus de 65 ans (16%). La moindre exigence des jeunes interrogés semble traduire le faible niveau global de leur syntaxe qui reste pourtant, au regard de ce sondage, un frein pour une recherche d’emploi.
Humanités : un passeport pour l’emploi
Une majorité écrasante et homogène des Français (90%) estime nécessaire de multiplier les passerelles pour les étudiants en humanités vers des formations plus orientées entreprenariat et « business » : écoles de commerce, écoles d’ingénieur, formations managériales, troisième cycle universitaire, etc. 83% des chefs d’entreprise sont favorables au renforcement de l’apprentissage des humanités dans l’enseignement supérieur, ce qui révèle une vraie aspiration des employeurs à recruter des candidats dotés d’une solide culture générale. Une priorité dans l’enseignement dispensé à l’Ircom qui prône « la personne pour vocation ».
« L’uniformité du regard porté sur la place des humanités dans l’employabilité des étudiants est aussi surprenante que riche d’enseignements », souligne Pierre Collignon, directeur général de l’Ircom. « Dans nos trois formations, nous mettons un accent tout particulier sur l’importance de l’enseignement des humanités. Les résultats de l’étude suggèrent par ailleurs que les jeunes sont conscients de leurs lacunes en français et en culture générale, ce qui explique leur moindre exigence à ce sujet. Ils expriment néanmoins une forte aspiration pour l’enseignement des humanités. »