A l’heure où les humoristes (ex : Samuel Bambi, Gad Elmaleh…) font feux de tout bois sur les méfaits des groupes WhatsApp dans leur vie sociale, l’application de messagerie instantanée occupe-t-elle dans la sociabilité numérique des Français une place telle que ses utilisateurs partagent le « ras le bol » mis en lumière récemment par la décision d’un père de famille américain de quitter le groupe WhatsApp familial ?
Devant la banalisation fulgurante de l’usage des services de messagerie instantanée ces dernières années – 79% des personnes âgées de 12 ans et plus y ont eu recours en 2022, contre 17% en 2014 (source Credoc) –, le comparateur de forfaits mobiles Lemon.fr a commandé à l’Ifop une enquête afin d’en savoir plus sur le profil, les usages et les sources de mécontentement des Français utilisant l’appli la plus téléchargée en 2022. Réalisée auprès d’un échantillon national représentatif de 1 000 Français, cette enquête montre que la reine des applications de messagerie instantanée s’est imposée largement dans le quotidien des Français sans pour autant susciter une vague de critiques à son sujet : les quelques désagréments qu’elle suscite étant loin d’être vécus comme un problème majeur pour la plupart des WhatsAppeurs…
Les chiffres clés
1 –L’application de messagerie détenue par le groupe Facebook s’impose largement dans le quotidien des Français : près des trois quarts des personnes âgées de 18 ans et plus ont déjà utilisé WhatsApp au moins une fois au cours de leur vie (72%) et plus de la moitié (57%) y ont été actifs ces trois derniers mois.
2 – Les groupes WhatsApp constituent un élément central dans les usages de l’application de messagerie instantanée : 91% des WhatsAppeurs sont membres d’au moins un groupe, sachant que chaque utilisateur de l’application est présent en moyenne sur environ 5 groupes (actuellement actifs).
3 – Les groupes sont majoritairement de nature familiale (74%) et amicale (74%) mais ils affectent aussi la vie professionnelle si l’on en juge par la proportion de travailleurs membres d’un groupe liée à leur activité professionnelle : 54% en moyenne et jusqu’à 57% chez les cadres et professions intellectuelles supérieures
4 – Et contrairement aux critiques émises par certains humoristes sur les méfaits des groupes WhatsApp, les Français se montrent massivement satisfaits de participer à ces conversations, avec un taux de mécontentement qui oscille entre 3% (groupe d’amis) et 20% (groupes de parents d’élèves).
5 – Cela n’empêche par les WhatsAppeurs de signaler des désagréments de plusieurs ordres. Il leur arrive majoritairement d’être dérangés par le nombre de messages (58%), de se sentir obligés de répondre (51%) ou d’être énervés devant une conversation entre deux personnes qui vire à l’échange personnel alors qu’elles sont dans un groupe (45%). Près des deux tiers (63%) ont mis les notifications en silencieux. De même, plus d’un tiers trouvent désagréable les membres laissant des messages vocaux sur le groupe (39%) ou confessent qu’il leur est déjà arrivé de ne plus supporter certaines personnes sur le groupe (38%).
6 – Désormais au cœur de la vie des Français, l’application est même désormais indispensable pour une part importante d’entre eux au point que certains ne peuvent plus faire sans : 28% des utilisateurs de l’application détenue par Mark Zuckerberg avouent ne pas pouvoir s’en passer pour leur vie sociale.