Interrogés cette semaine sur leur capacité à épargner, seuls 39% des Français s’affirment en capacité de mettre de l’argent de côté après avoir payé toutes leurs dépenses contraintes (logement, alimentation, etc.) : c’est 5 points de moins qu’en 2014 (44% à l’époque), et surtout 15 points de moins qu’en 2010 (54%). Cet effondrement de la capacité d’épargner, s’il peut en partie s’expliquer par le basculement d’une grande partie de nos modes de consommation vers le régime de l’abonnement, témoigne surtout de l’appauvrissement vécu par une partie de la population.
Logiquement, la capacité des Français à épargner varie principalement selon leur niveau de vie : 71% des catégories aisées s’affirment en mesure de mettre de l’argent de côté en fin de mois, ce taux s’effondrant à mesure qu’on progresse vers les plus démunis, pour atteindre seulement 21% chez les catégories pauvres, gagnant moins de 900 € mensuels par personne au foyer.
On observe cependant la fragilité d’autres publics, plus marqués encore par la dégradation de la capacité d’épargne à l’œuvre chez l’ensemble des Français. Ainsi, seuls 31% des femmes se disent en mesure de mettre de l’argent de côté (contre 47% des hommes) : elles étaient 40% en 2014. Mal lotis, employés (33%, -10 points) et ouvriers (23%, -15 points) figurent aussi parmi ceux qui ont le plus perdu de capacité d’épargne.