Alors qu’outre-Atlantique, l’écriture dite « cursive » ne fait plus partie des enseignements obligatoires du « Common Core Curriculum Standards » et que les mails et les SMS ont remplacé les courriers, un constat s’impose : les nouvelles technologies permettent aujourd’hui de rédiger des textes avec de telles facilité et rapidité qu’elles supplantent peu à peu l’écriture manuscrite.
Afin de mesurer l’ampleur du phénomène, l’Ifop pour OTYPO a interrogé les Français afin de mieux appréhender leurs pratiques en matière d’écriture à la main. Riches en enseignement, cette étude montre qu’une minorité de nos concitoyens écrit aujourd’hui plus souvent sur papier qu’avec un clavier. S’ils ont conscience d’utiliser de moins en moins leur plume au fil des années, les Français apparaissent attachés à l’écriture sur papier, quand bien même si celle-ci est perçue par un nombre non négligeable d’entre eux, les hommes notamment, comme handicapante tant à l’école qu’en milieu professionnel…
Quant à l’écriture inclusive, cette enquête met en lumière une opinion publique partagée, mais des femmes bien plus favorables à son emploi que les hommes.
LES CHIFFRES-CLÉS DE L’ENQUETE
- Une minorité de Français (11%) écrit aujourd’hui le plus souvent sur papier que sur clavier (55%), et la même tendance se trouve constatée parmi les jeunes, qui écrivent de moins en moins principalement sur papier (11% aujourd’hui contre 14% en 2016)
- Il est difficile mesurer avec précision le déclin de l’écriture manuscrite, mais notre étude Ifop laisse entrevoir la profondeur du phénomène. Au cours de la dernière année, moins d’un Français sur deux (41%) a écrit une lettre personnelle sur papier, tout comme une carte postale (32%), une carte de vœux (31%) ou une carte avec des mots doux / des mots d’amour (28%). Et près de 8 français sur 10 estiment aujourd’hui écrire moins à la main qu’il y a 10 ans
- Malgré cette baisse de l’utilisation de l’écriture papier, tout n’est pas perdu ! 26% des Français déclarent en effet préférer écrire sur papier qu’avec un clavier (25%). Le même constat est observé parmi les jeunes : ils préfèrent en effet également aujourd’hui écrire sur papier (pour 31% d’entre eux) alors qu’ils plébiscitaient le clavier en 2016
- Bien qu’attachée à leur écriture manuscrite et la trouvant belle, une part significative des Français (plus de 30%) considère qu’elle a déjà été handicap aussi bien durant la scolarité que dans la sphère professionnelle ; et cette perception du handicap est fortement genrée, les hommes déclarant davantage souffrir de leur écriture manuscrite. Ainsi, 38% des hommes considèrent que leur écriture manuscrite a fait l’objet de critiques de la part d’enseignants ou d’élèves (contre 23% des femmes) et 33% estiment qu’elle leur a valu de moins bonnes notes à l’école (22% des femmes)
- Sur l’écriture inclusive, et en particulier de l’usage du point médian, les Français se montrent extrêmement partagés, et clivés en deux blocs quasi égaux. Les femmes y sont néanmoins davantage favorables que les hommes, aussi bien pour l’utilisation de l’écriture inclusive dans les documents officiels des organismes publics (59% chez les femmes contre 42% pour les hommes) que dans les médias (53% contre 42%)
Étude Ifop menée pour Flashs et OTYPO