Dans un contexte marqué par un chômage très élevé et une impopularité record du couple exécutif, les mouvements de protestations se multiplient depuis la rentrée. Qu’il s’agisse de mobilisations catégorielles (les agriculteurs, les centres équestres…) ou des Bonnets rouges, qui ont appelé à un nouveau rassemblement samedi 30 novembre à Carhaix, les manifestations de colère et de mécontentements se font de plus en plus visibles. L’enquête Ifop réalisée par Dimanche Ouest-France dans ce climat très chargé révèle que 76 % des personnes interrogées jugent certaine ou probable une explosion sociale dans les prochains mois.
Jamais cette anticipation n’avait été aussi importante puisque nous atteignions 64 % en janvier 1998, 66 % en avril 2009 et 70 % en avril dernier. Par rapport à cette dernière mesure, la part de ceux qui pensent que nous assisterons « certainement » à une explosion sociale dans les prochains mois progresse de 8 points pour s’établir à 27 % et ceci constitue un signe supplémentaire que la situation sociale est très tendue dans le pays. C’est parmi les tranches d’âge intermédiaires (très majoritairement actuellement en activité) que la certitude de la survenue d’une déflagration sociale est la plus répandue : 32 % auprès des 35-49 ans et 30 % chez les 25-34 ans contre « seulement » 18 % parmi les 65 ans et plus. Si certaines régions, dont la Bretagne, apparaissent actuellement particulièrement remuantes, on n’observe pas dans cette enquête de spécificités régionales, comme si c’était la majeure partie de la société qui s’attendait désormais à un mouvement social d’ampleur.
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