Face au projet de loi d’amnistie sociale, texte qui prévoit d’amnistier les délits (dégradations ou destructions sur le lieu de travail comme dans la rue) commis lors de conflits sociaux entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013, les Français font preuve d’un rejet massif : en effet, 73% d’entre eux se déclarent défavorables à ce projet de loi, contre « seulement » 27% qui adhèrent au texte. Plus précisément, on observe que cette adhésion n’est pas très ferme (7% de personnes interrogées se disant « très favorables » au projet), contrairement au rejet le plus intense, qui concerne deux Français sur cinq (40%). Dans le détail, on remarque que les interviewés ont tendance à être de plus en plus hostiles à ce projet avec l’âge : ainsi, si 39% des moins de 35 ans se déclarent favorables à la loi d’amnistie sociale, cette proportion tombe à 13% chez les 65 ans et plus. La catégorie socioprofessionnelle émerge également comme une variable lourde d’adhésion au texte, comme en témoigne l’écart entre catégories supérieures et populaires : seuls 17% des professions libérales et cadres supérieurs se disent favorables au projet, contre 43% chez les ouvriers. Au regard de la proximité politique, ce sont les sympathisants du Front de Gauche qui se révèlent les plus favorables au projet de loi d’amnistie sociale, avec 54% d’adhésion (dont 36% de « très favorables »). A contrario, les plus opposés au projet sont les proches de l’UMP : neuf sympathisants sur dix se déclarent défavorables au projet (91%), dont deux tiers se disant « tout à fait défavorables » (68%). Si les niveaux d’adhésion des personnes qui se reconnaissent dans le Front National sont proches de ceux de l’ensemble des Français, on observe que les sympathisants socialistes sont plus favorables à la loi d’amnistie sociale (34%). Enfin, au niveau des opinions les plus tranchées, on relève que les seules catégories de population dont plus de 10% se déclarent « très favorables » au projet de loi sont : les catégories populaires (12%), les sympathisants du Front de Gauche (36%, et 22% d’électeurs Mélenchon à l’élection présidentielle de 2012) et ceux d’Europe Ecologie Les Verts (12%). Les catégories franchement opposées (en majorité sur le « tout à fait défavorable ») à une loi sur l’amnistie sociale se révèlent être les personnes âgées de 65 ans et plus (56%), les catégories socioprofessionnelles supérieures (51%), les sympathisants de l’UDI (68%) et de l’UMP (68%) ainsi que les électeurs de Nicolas Sarkozy (65%) à la dernière élection présidentielle.
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