En réaction à la campagne algérienne « Sois un homme et voile tes femmes », un groupe de femmes tunisiennes a instauré en 2015 la « journée de la mini-jupe» pour dénoncer le caractère sexiste de la campagne et, plus largement, manifester en faveur du droit des femmes ainsi que contre l’obscurantisme présent dans certaines sociétés.
A l’occasion de la deuxième édition de la journée de la mini-jupe ce 6 juin 2016, Femme Actuelle a souhaité savoir comment avait évolué la perception de ce symbole de l’émancipation féminine au cours des cinquante dernières années. Les débats sur le port du voile cristallisent la question du corps de la femme dans notre société.
Avec la multiplication de mouvements sociaux en faveur de l’émancipation féminine et la dénonciation du machisme ordinaire, le magazine a donc souhaité faire le point sur l’état de l’opinion française à l’égard du port de ce vêtement. Approuvent-ils le port de ce vêtement ? Quelle image ont-ils d’une femme portant une mini-jupe ? Quelles sont les catégories de la population les plus critiques à l’égard de ce type de jupe. De manière générale, l’approbation du port de la mini-jupe s’est largement imposée depuis un demi-siècle.
On s’aperçoit qu’elle est aujourd’hui plébiscitée par plus des trois-quarts des Français (84%). La propension d’homme et de femme favorables au port de la mini-jupe a augmenté de près de 70 points entre 1967 et 2016. Cette appréciation globale est, en revanche, moins marquée chez les intéressées. En effet, elles sont 79% à approuver le port de la mini-jupe contre 89% chez les hommes. En outre, on remarque que le port de ce vêtement est moins soutenu chez les femmes résidant au sein de l’agglomération parisienne (75%) que dans les communes rurales (81%).
Par ailleurs, la majorité des Français (96%) considèrent qu’une femme portant une mini-jupe est une femme qui veut simplement s’habiller selon ses envies. En regardant de plus près, on peut voir que malgré la diversité des répondants, cet aspect crée un consensus. De plus, une femme vêtue d’une mini-jupe est perçue pour 57% des répondants comme une femme qui veut attirer les regards. On constate que la proportion d’hommes en accord avec cette proposition est plus élevée que celle des femmes (respectivement 62% et 53%).
Cependant, on peut noter la relation entre le port du vêtement et la crainte de subir des pressions ou des harcèlements chez la moitié de la population française. Ainsi, une femme portant une mini-jupe est perçue comme une femme qui prends le risque d’être harcelée, voir agressée pour 51% des répondants. Si on prend en compte le genre des interviewés, on distingue que les femmes sont d’avantage sensibles à cette aspect (53% de femme contre 49% d’homme).
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