L’énergie photovoltaïque a le vent en poupe auprès des Français…
A l’heure où plus d’un Français sur trois juge le déploiement plus soutenu des énergies renouvelables comme un thème tout à fait prioritaire pour les mois qui viennent (39%, à même hauteur que la sauvegarde des services publics ou encore la maîtrise du niveau des impôts), l’énergie photovoltaïque séduit particulièrement.
L’énergie jouit d’une très forte notoriété (96% connaissent et 75% des interviewés déclarent même savoir précisément ce dont il s’agit), en partie parce que ses panneaux sont régulièrement remarqués et identifiés par les Français (75% déclarent en avoir remarqué au sein de leur commune, notamment sur des toits, 68%).
Le photovoltaïque est crédité de perceptions très positives. Près de neuf Français sur dix partagent une bonne image de cette énergie (86%), un quart affirmant même en avoir une très bonne image (24%). Il est intéressant d’observer que ce jugement s’avère particulièrement constitué auprès des Français qui ont remarqué des installations photovoltaïques dans leur commune (27% vs 15% au sein de ceux qui n’en ont pas remarqué).
Il convient de noter que les plus jeunes sont davantage prescripteurs de ce type d’énergie : estimant plus vigoureusement que leurs aînés que le déploiement des énergies renouvelables de façon plus soutenue est un thème tout à fait prioritaire pour les mois à venir (47% vs 39% en moyenne), ils font montre d’un engouement plus constitué à l’égard du photovoltaïque (34% en a une très bonne image vs 24% et 42% le préfèrent aux autres énergies renouvelables vs 36%). On observe, assez logiquement, le même phénomène auprès des Français témoignant d’une plus grande sensibilité environnementale.
… quand bien même certains a priori subsistent
A juste titre, les représentations autour du photovoltaïque reposent avant tout sur ses vertus environnementales : le photovoltaïque est en effet spontanément associée aux énergies renouvelables (59% des Français l’évoquent, deuxième énergie citée après l’éolien à 67%) et aux types d’énergies les plus vertueuses d’un point de vue environnemental. Ainsi, 84% des Français ont le sentiment qu’elle est une énergie propre et respectueuse de l’environnement, quand 56% la placent dans le Top 3 des énergies les plus vertueuses – à même hauteur que l’éolien (58%) ou l’hydraulique (57%), qui sont aussi des énergies très familières du grand public.
En revanche, certains préjugés persistent :
- Les frais de maintenance sont jugés élevés par sept Français sur dix (70%), ce qui n’est aujourd’hui pas toujours le cas (notamment dans les situations où une synergie est faite avec un pâturage).
On notera tout de même que le coût financier des installations semble peu influer sur l’image générale que se font les Français du photovoltaïque (cf. bilan d’image) quand le gain pécuniaire, les garanties de sécurité, l’action en faveur de l’environnement et l’indépendance énergétique procurés par les panneaux constituent de vrais piliers.
- Alors que la perméabilité des sols est systématiquement garantie par la surélévation des panneaux solaires, la moitié des Français continue de penser qu’un champ soléaire, à l’instar des autres aménagements, imperméabilise les sols (53%).
- La possibilité de visiter des centrales reste méconnue du grand public : 49% des interviewés estiment que ces infrastructures ne peuvent se visiter alors que cela est possible en groupe et sur demande.
L’agrivoltaïsme, un concept méconnu mais bien accueilli
A priori, un terrain agricole n’est pas, aux yeux des personnes favorables à l’installation d’un parc sur leur commune, un lieu à privilégier pour l’infrastructure. Les interviewés lui préfèrent de loin des zones inexploitées telles les friches industrielles ou militaires (1ère solution sur les 7 proposées) ou les anciennes carrières (2ème).
Toutefois, à la question de savoir s’ils seraient favorables à l’installation d’un parc sur le sol de friches agricoles non exploitées, trois quarts des Français répondent par la positive (75%) et en particulier les interviewés ayant déjà remarqué des panneaux au sol dans les champs de leur commune (82%).
Plus encore, une fois informés de ce que constitue l’agrivoltaïsme, 80% des interviewés font part de leur approbation au recours à cette pratique sur les terres agricoles au sein de leur commune (20% y étant même très favorables). De telle sorte que, bien que méconnu du grand public (23% des Français en ont déjà entendu parler mais seuls 5% affirment savoir précisément ce dont il s’agit), l’agrivoltaïsme semble séduire immédiatement.
A l’instar des questions précédentes, les 18-24 ans apparaissent plus au fait que leurs aînés (33% ont déjà entendu parler de l’agrivoltaïsme vs 23% en moyenne) et plus enclins à sa pratique (30% y sont très favorables vs 20%). Ils sont rejoints dans leur enthousiasme par les personnes témoignant d’une plus grande sensibilité environnementale (32% sont très favorables).
Une communication à optimiser pour informer et lever les derniers a priori
Témoignant de l’enthousiasme quasi général à l’égard des parcs photovoltaïques, près de huit Français sur dix déclarent être intéressés à l’idée de visiter une centrale photovoltaïque au sol (78%).
Il est intéressant d’observer que les personnes plus âgées, plus frileuses que leurs cadets s’agissant du photovoltaïque, sont aussi celles qui témoignent du plus fort intérêt à l’égard des visites (83% des 50 ans et plus contre 73% des 18-24 ans).
Les enquêtes publiques pourraient, elles aussi, faire l’objet d’une communication plus soutenue à partir du moment où 82% des Français affirment méconnaître ce dispositif : 35% n’en ont jamais entendu parler et 47% en ont entendu parler, mais ne connaissent pas les modalités pour y participer.
Dans le même temps, les personnes interrogées semblent partager un certain intérêt pour les projets mis en place par leur commune (neuf sur dix d’entre elles souhaiteraient être davantage sollicitées à ce sujet), constituant une réelle opportunité pour lever les deniers a priori (sur les frais de maintenance et l’imperméabilisation des sols notamment) et réassurer sur l’impact environnemental final du recours à cette énergie (le fait que les panneaux puissent être recyclés en fin de vie et le rendement énergétique positif des installations sont, eux, des axes d’optimisation forts).
Retrouvez l’interview de “Alexis De Deken, Chef de Projets Développement grandes centrales au sol et ombrières de Photosol” : https://www.ifop.com/publication/notre-pays-a-les-moyens-et-laccord-des-francais-pour-accelerer-la-transition-energetique/
Image : PHOTOSOL – Centrale au Sol de UPIE (26) : 3,7 MWc