L’Ifop a réalisé pour le journal l’Humanité la 5ème vague de son étude sur « Les Français et le niveau des impôts versés par les individus les plus riches ». Force est de constater une relative stabilité depuis la dernière mesure effectuée de mai 2015. En effet 46% des personnes interrogées déclarent en octobre 2017 que les personnes les plus riches payent un montant d’impôts directs et indirects « pas assez élevé, ce qui ne permet pas de corriger les inégalités » contre 44% en mai 2015 ; 19% jugent ce montant « adapté » contre 16% en mai 2015 ; et 35% estiment qu’il est « trop élevé, ce qui incite ces personnes à quitter le pays » contre 40% en mai 2015. Ainsi, si on observe bien, dans un contexte de réforme de l’ISF par le gouvernement d’Edouard Philippe, une réduction de la part des Français qui considère que les impôts payés par les plus riches sont trop élevés, cette 5ème vague confirme surtout que l’opinion reste très partagée entre une majorité relative qui réclame plus de redistribution et un groupe important qui craint les phénomènes d’expatriation fiscale. Sur le plus long terme, on observe que le seul épisode de l’histoire récente durant lequel les appréciations se sont inversées – entre « pas assez élevé », « adapté », « trop élevé » – correspond au début du quinquennat de François Hollande (décembre 2012), dans un contexte de taxe à 75% sur les très hauts revenus, mais aussi de « ras-le-bol fiscal » généralisé. 41% des Français estimaient alors les impôts des plus riches « trop élevés » contre 30% qui les jugeaient pas assez élevés.
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