Alors qu’en décembre dernier, avant le véritable démarrage de la campagne électorale, 55 % des Français étaient favorables au droit de vote aux élections locales pour les étrangers résidant depuis plus de 5 ans, cette proportion est tombée aujourd’hui à 39 % seulement. Ce recul de 16 points en moins d’un an démontre la nature très sensible du sujet et le caractère réversible d’une partie de l’opinion sur cette question. Si sur une autre réforme de société portée par la gauche, le mariage homosexuel, les enquêtes d’opinion ont montré un soutien constant et croissant, il n’en est donc pas de même sur le droit de vote. Trois éléments ont contribué à tendre les positions par rapport à décembre dernier. D’une part le fait que Nicolas Sarkozy ait placé ce sujet au cœur de sa campagne dans l’entre- deux tours, d’autre part le fait, qu’alors que cette question est souvent associée par une partie de l’opinion à celle de l’intégration et à la place de l’islam dans notre société, des évènements comme l’affaire Merah ou très récemment la manifestation devant l’Ambassade des Etats-Unis ont contribué à raviver les craintes. Enfin, l’aggravation de la crise économique ces derniers mois a pu également jouer dans le raidissement d’une partie de l’opinion publique concernant l’attribution de nouveaux droits pour les étrangers. Dans le détail, si le gouvernement peut continuer de compter sur l’adhésion massive des sympathisants de gauche (72 % contre 76 % en décembre dernier), le raidissement est très net dans les électorats de droite et d’extrême-droite où l’approbation, déjà faible, recule très significativement : de 37 à 11 % parmi les soutiens de l’UMP et de 20 à 8 % parmi ceux du FN.
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