Sortie victorieuse des élections sénatoriales de septembre 2011 plaçant Jean-Pierre Bel à la présidence du Sénat, la gauche, plus particulièrement le Parti Socialiste, a entrepris d’instaurer le droit de vote et d’éligibilité pour les étrangers non ressortissants de l’Union européenne lors des élections locales. Le projet discuté cette semaine et adopté depuis par le Sénat a suscité un vif débat dans le champ politique, entre la gauche et la majorité présidentielle, fortement opposée à ce projet, entraînant notamment l’intervention du Premier ministre François Fillon à la chambre haute du Parlement pour y faire barrage. Pour Sud Ouest Dimanche, l’Ifop a interrogé les Français jeudi 8 et vendredi 9 décembre afin de déterminer l’état de l’opinion sur ce sujet.
Les Français se révèlent majoritairement favorables à l’instauration du droit de vote aux élections locales pour les étrangers non européens résidant depuis plus de 5 ans en France (55%).
Près d’un Français sur cinq se dit même tout à fait favorable (18%). Néanmoins, la part des opposants au droit de vote pour les résidents non communautaires n’est pas négligeable (45% dont 22% se déclarant très opposés).
S’agissant du droit d’éligibilité des étrangers non ressortissants de l’Union européenne aux élections locales, les Français apparaissent très partagés.
Une courte majorité (52%) exprime son opposition à ce principe d’éligibilité, tandis que 48% se montrent favorables à ce droit. Notons cependant que la proportion d’interviewés y étant « très favorables » (14%) est moins importante que la proportion de ceux y étant « très opposés » (26%). Se font jour néanmoins les mêmes clivages, à savoir générationnels et partisans que pour la question du seul droit de vote des étrangers aux élections locales.
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