Initié par la majorité gouvernementale de Lionel Jospin et entré en vigueur le 1 janvier 2002, le congé paternité, d’une durée de 11 jours, a été adopté dans le but d’établir une certaine égalité hommes-femmes dans l’environnement professionnel. Même si depuis sa création, il rencontre un succès croissant année après année, il peine cependant à convaincre le plus grand nombre de salariés.
Dans ce contexte, la proposition de rendre ce congé obligatoire, afin de « favoriser la relation entre le père et l’enfant et de contribuer à l’améliorer la parité », est très bien perçue par la population, suscitant l’adhésion de près de 8 Français sur 10 (78%), quand 22% y seraient opposés car « cela coûterait cher à la Sécurité Sociale et ne contribuerait pas à installer une vraie égalité homme-femme.
Dans le détail, on ne remarque pas de différences flagrantes en fonction du sexe de la personne interrogée, preuve que cette proposition est consensuelle et semble acceptée indifféremment par les hommes (76%) et les femmes (80%).
Les lignes de clivages, assez atténuées, sont plutôt à chercher du côté de l’âge de l’interviewé. Quel que soit leur sexe, plus les personnes interrogées sont jeunes, plus elles se montrent plus favorables à la mise en œuvre de cette disposition, le poids de la tradition jouant vraisemblablement un rôle dans le jugement que formulent leurs aînés à l’égard de l’obligation du congé paternité. Ainsi l’adhésion varie de 87% pour les personnes âgées de moins de 25 ans à 67% pour les personnes âgées de plus de 65 ans.
Par ailleurs, le niveau d’adhésion varie selon la catégorie professionnelle d’interviewé. Si les catégories supérieures ont moins tendance que la moyenne à se déclarer favorable au congé paternité obligatoire (72% contre 78% en moyenne), certainement en raison d’organisations de travail qui autorisent moins de périodes d’absence longues, les ouvriers y adhèrent de façon presque unanime (90%), le congé paternité étant probablement considéré, outre le fait de favoriser la relation avec son enfant, comme une parenthèse bienvenue dans un travail marqué par une pénibilité plus élevée.
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