Pour la huitième année consécutive, l’étude Ifop, réalisée pour la Fondation 30 Millions d’Amis, met en lumière une consolidation de l’attachement des Français au bien-être animal. En 2025, à l’heure où l’Union européenne intensifie ses efforts pour interdire les élevages en cage – et où il est prévu de ne pas mobiliser de vachettes pour le retour de l’émission Intervilles – le sujet s’impose comme une priorité pour une large majorité de Français, illustrant une prise de conscience collective sur la souffrance animale.
La souffrance animale jugée toujours d’actualité par les Français
Par rapport à l’année dernière, les Français sont légèrement plus nombreux à penser que le bien-être animal n’est pas assuré pour les animaux de compagnie (22%, +3 points), de ferme (37%, +3 points), et ils ne sont qu’une courte majorité (51%, +3 points) à penser qu’il est assuré pour les animaux sauvages : une proportion considérable estime ainsi que la souffrance animale est toujours une réalité (57% pensent que le bien être n’est pas assuré pour au moins une «catégorie» d’animaux).
Corollaire de ce sentiment persistant de souffrance animale, seule une minorité de Français considèrent que les animaux de compagnie sont bien défendus par la législation (49%, +1 point) ou par les juges et tribunaux (45%, +1 point). Notons également que seulement un tiers trouvent qu’ils sont bien défendus par les politiques (33%, -9 points par rapport à 2022) : chiffre traduisant le sentiment des Français que leurs représentants ne s’emparent pas suffisamment de la thématique.
Des Français qui soutiennent massivement les différentes interdictions qui ont vocation à améliorer la vie et les conditions de vie des animaux
Cette année, les Français renouvellent leur adhésion à la mise en place de mesures visant à réduire la souffrance animale, même si certains reculs peuvent être constatés. Ainsi, plus de 8 Français sur 10 (86%, -2 points) se déclarent favorables à l’interdiction de toute expérimentation animale, 83% à l’interdiction de l’élevage intensif (-1 point) et 84%, soit une hausse significative de 8 points, à l’interdiction de la vente en ligne de tous les animaux.
Un fort engagement pour améliorer les pratiques d’abattage et de transport
Nous retrouvons des attentes élevées, similaires à celles de l’année dernière, concernant le contrôle et les conditions de transport et d’abattage dans les abattoirs : 83% des Français se déclarent favorables à ce que les animaux d’élevage soient abattus sur leur lieu d’élevage et 89% sont d’accord avec l’affirmation (de la FVE) selon laquelle l’abattage des animaux conscients est inacceptable (+3 points). Notons également 9 Français sur 10 se montrent en faveur de la généralisation de la vidéosurveillance dans les abattoirs (90%) et à ce que le transport des animaux se fasse après abattage (91%). Enfin, et en lien avec l’actualité, 89% des Français soutiennent les efforts de l’Union européenne pour interdire les élevages en cage.
Une majorité de Français plaident en faveur de l’interdiction / restriction de la chasse et de la corrida
Une nette majorité de Français se déclarent favorables à l’interdiction de la chasse à courre (76%, -3 points), de la chasse en période de repos (73%, +1 point), des corridas (75%) et de la vente d’animaux de compagnie en animalerie (76%, -2 points) : des tendances similaires à l’année dernière. Vis-à-vis des différentes propositions relevant des interdictions des périodes de chasse, même si nous constatons une baisse de 4 points concernant la mise en place du dimanche non chassé (78%), les Français sont davantage favorables à ce que l’intégralité des weekends et jours fériés deviennent des jours non chassés (79%, + 2 points par rapport à 2023). Notons que la stérilisation divise davantage les Français : 61% (-1 point) s’y déclarent favorables et 39% défavorables.
Un contexte propice à des avancées législatives
En parallèle, les Français se montrent sensibles à d’autres propositions structurantes, telles que la création d’un statut juridique de « personne non-humaine » pour les animaux. Cette mesure est approuvée par 77 % des sondés, ce qui correspond à une hausse significative de 14 points par rapport à 2019.