Dans un contexte de forte montée de l’antisémitisme attestée par l’augmentation des actes en étant l’expression, l’IFOP a réalisé pour Marianne une enquête sur l’évolution du phénomène et le rapport des Français avec leurs concitoyens de confession juive. En voici les principaux résultats :
Reflux de l’adhésion à des préjugés et stéréotypes associés aux personnes de confession juive
Signe d’un véritable sursaut dans un contexte de violences (attentats, violences à l’encontre de personnes juives) et à la suite des appels à la mobilisation contre ces atteintes antisémites, on observe une baisse de 10 points en 3 ans de la part de Français affirmant au moins un stéréotype antisémite (42%).
Deux Français sur trois (66%) considèrent désormais que « Les juifs sont injustement attaqués quand les choses vont mal » contre 46% en 2014. A l’inverse, ils sont à peine un quart à estimer que les juifs ont trop de pouvoir dans les médias ou l’économie et la finance (21%) et seulement 14% dans la politique (-5 points depuis 2014).
Même si les préjugés antisémites choquent les Français, des stéréotypes persistent largement dans la société, même de façon minoritaire.
Parmi six affirmations de nature antisémite testées, la part des Français s’y retrouvant s’élève autour de 20 à 27%. Plus globalement 15% des Français sont d’accord avec au moins une de ces affirmations mais seulement 4% s’accordent sur l’intégralité des affirmations antisémites testées, dont 8% de sympathisants La France Insoumise et 8% des sympathisants Rassemblement national.
Mis en cause dernièrement après les insultes dont a été victime Alain Finkielkraut, les Gilets jaunes se révèlent effectivement plus perméables aux déclarations antisémites que le reste de la population. En effet, 59% d’entre eux soutiennent au moins une affirmation antisémite et 9% sont d’accord avec toutes les affirmations antisémites testées.
L’antisionisme fortement corrélé à l’antisémitisme
Les opinions vis-à-vis des différentes dimensions du sionisme semblent se calquer à l’opinion des Français vis-à-vis des juifs. A noter cependant que beaucoup des personnes interrogées déclarent ne pas avoir d’opinion sur les différentes dimensions du sionisme testées (environ 40%).
Pour autant, parmi les personnes n’étant d’accord avec aucune des affirmations antisémites, on retrouve une faible part adoptant des positions antisionistes : 21% jugent que le sionisme est une idéologie qui sert à Israël à justifier sa politique d’occupation et de colonisation des territoires palestiniens (contre 28% non), 16% que c’est une idéologie raciste (contre 35% non), 6% que c’est une organisation internationale qui vise à influencer le monde et la société au profit des juifs (contre 44% non). Parmi les personnes soutenant les 6 affirmations antisémites, cette part s’élève à respectivement 72%, 74% et 93%.
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