Selon le sondage réalisé par l’Ifop pour WWF France 1 an après l’élection d’Emmanuel Macron comme président de la République, 71% des répondants considèrent que l’action du gouvernement en matière environnementale ne répond pas à leurs attentes, 66% qu’elle n’est pas conforme aux promesses de campagne du candidat d’En Marche et 70% qu’elle est contrainte par le poids des lobbies économiques. Seuls les sympathisants de La République en Marche contredisent ces ressentis et maintiennent leur confiance envers l’exécutif (71% estiment que l’action répond à leurs attentes, 64% qu’elle respecte les engagements électoraux et 54% qu’elle n’est pas soumise aux intérêts économiques). Interrogés enfin au sujet de Nicolas Hulot, seuls 42% des Français considèrent sa présence au sein de l’exécutif comme étant « utile ». Si le terme utile est polysémique, on comprend que, de manière justifiée ou non, le ministre de l’Ecologie paye le prix de la déception de l’opinion vis-à-vis d’une action gouvernementale perçue comme insuffisante en matière environnementale.
Cette déception doit être évaluée au regard des fortes attentes des Français. 52% des personnes interrogées affirment ainsi que faire un effort en faveur de l’écologie représente une opportunité de vivre mieux et de créer des emplois, quand 36% y voient une contrainte acceptable pour préserver un avenir pour les générations futures. Chiffre encourageant, seuls 12% des interviewés considèrent que cet effort est une contrainte non justifiée. Plus concrètement, 68% des personnes interrogées sont favorables à une réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% d’ici 2030. L’adhésion à cette proposition est particulièrement forte chez les 18 à 24 ans (81%), contrairement aux 65 ans et plus (59%) et plus répandue chez les sympathisants de gauche que chez ceux droite (79% contre 56% favorables à une réduction de la production nucléaire). De manière beaucoup plus marquée encore, 86% des personnes interrogées se disent favorables à une interdiction de l’usage du glyphosate d’ici trois ans (dont 58% tout à fait favorables).
Les Français font enfin part d’une appréhension avant tout sanitaire de l’écologie : « l’impact des nuisances environnementales sur la santé » recueille ainsi 46% des citations parmi les principales préoccupations concernant la protection de l’environnement, devant le « changement climatique » (38% des citations), la « pollution des mers et des océans » (36%), « l’accélération de la disparition des espèces animales et végétales » (35%), suivies par « l’épuisement des ressources naturelles » (32%) et les « risques liés au nucléaire » (13%).