Les Français reconnaissent majoritairement l’urgence de la transition écologique, mais près de 4 Français sur 10 se sentent encore mal informés à son sujet.
Une courte majorité de Français de 18 ans et plus se sent bien informée face à la nécessité de la transition écologique (59%), dont seulement 9% « très bien informés ». Les moins de 35 ans, les cadres et les dirigeants d’entreprise sont significativement plus nombreux que la moyenne à estimer être bien informés (respectivement 14%, 15% et 18% d’entre eux), de même que ceux qui estiment très urgente la transition écologique (16%) et ceux qui se sentent tout à fait une responsabilité vis-à-vis de celle-ci (19%).
A l’inverse, les professions intermédiaires et catégories populaires sont surreprésentées parmi ceux qui ne se sentent pas bien informés (45%), de même que ceux qui estiment peu urgente la transition écologique (48%) et ceux qui ne se sentent pas de responsabilité vis-à-vis de celle-ci (54%).
Interrogés sur le degré d’urgence de la transition écologique, les répondants lui attribuent une note moyenne de 7,2/10, l’évaluant donc dans l’ensemble comme étant « plutôt urgente ». Dans le détail, 31% la considèrent peu urgente (note de 0 à 6), 43% plutôt urgente (de 7 à 8) et un quart (26%) tout à fait urgente (de 9 à 10).
Ceux qui se déclarent les mieux informés sont aussi les plus nombreux à souligner l’urgence de la situation : les moins de 35 ans (30%), les cadres (35%) et les dirigeants d’entreprises (30%). De même, les répondants qui ont plusieurs enfants dans leur foyer se montrent plus concernés que la moyenne (34% de ceux qui ont deux enfants et 38% de ceux qui ont trois enfants et plus).
A l’inverse, les catégories populaires, ceux qui se sentent mal informés et ceux qui ne se sentent pas de responsabilité vis-à-vis de la transition écologique sont plus nombreux à la trouver « peu urgente » (respectivement 36%, 36% et 66%).
La responsabilité en matière de transition écologique concerne tous les acteurs de la société, mais n’est pas toujours suivie d’actions concrètes selon les Français, avec des moyens mis en œuvre qui ne sont pas à la hauteur des enjeux
Pour une très large majorité de répondants, tous les acteurs testés, à différentes échelles, ont la capacité d’agir en faveur de la transition écologique (allant de 86% pour les associations/ONG à 92% pour les collectivités locales). La majorité d’entre eux considèrent même que l’Etat a « tout à fait » la capacité d’agir (57%). Toutefois, les Français sont partagés sur l’acteur qui a la responsabilité d’agir en priorité. Si l’Etat est cité en premier par une majorité de répondants (50%), les citoyens et les entreprises recueillent des scores loin d’être marginaux (respectivement 20% et 14%). Les collectivités locales et associations/ONG ont une responsabilité perçue comme plus secondaire (cités en premier par 8% de l’échantillon).
Les acteurs dont l’action est perçue comme étant la plus prioritaire sont pourtant parmi ceux qui apparaissent comme les moins engagés aux yeux des Français (43% pour l’Etat, et seulement 35% pour les entreprises). A l’opposé, les deux acteurs dont le rôle est pourtant considéré comme plus secondaire, sont ceux qui sont perçus comme les plus engagés en faveur de la transition écologique (82% pour les associations et les ONG, dont 30% « tout à fait », et 60% pour les collectivités locales).
Malgré le caractère nécessaire de la transition écologique, seuls 8% des Français jugent que les moyens mis en œuvre pour la transition écologique sont à la hauteur des enjeux. Pour 44%, des moyens sont mis en œuvre pour la transition écologique, mais pas assez au regard des enjeux. Pour un tiers de l’échantillon (35%), on ne met pas du tout assez de moyens en œuvre pour celle-ci. Parmi les plus critiques, figure une importante proportion de cadres (45%), de ceux qui ont au moins trois enfants dans leur foyer (44%) et logiquement, une majorité de ceux qui estiment que la transition écologique est très urgente (57%). A l’inverse, les plus satisfaits des moyens mis en œuvre sont plus fréquemment des artisans/ commerçants (18%), des personnes habitant en commune rurale (12) ou des personnes estimant peu urgente la transition écologique (15%).
A une échelle plus individuelle, plus de trois quarts (79%) des Français se sentent une responsabilité particulière pour la transition écologique, dont 21% « tout à fait ». Parmi ceux qui se sentent les plus engagés : les 18-24 ans (27% se sentent « tout à fait » responsables), les cadres (32%), et surtout ceux qui estiment que la transition écologique est très urgente (46%). Comme on le remarque dans plusieurs enquêtes, les Français s’estiment eux-mêmes plus impliqués eux-mêmes que le reste de la population ; en effet, s’ils sont 79% à indiquer se sentir une responsabilité individuelle particulière à l’égard de cet enjeu, ils sont moins de la moitié (49%) à penser que les citoyens sont engagés en faveur de la transition écologique. En toute logique, les plus âgés sont surreprésentés parmi ceux qui ne se sentent pas de responsabilité particulière (25% des 75 ans et plus vs 21% pour l’ensemble), de même que ceux qui estiment la transition écologique peu urgente (45%).
Les Français portent une vision positive et optimiste de la transition écologique : ils anticipent des conséquences plutôt positives sur leur vie et considèrent cette transformation comme indissociable du développement économique et de nouvelles opportunités
Pour une très large majorité de Français, la transition écologique va affecter leur vie dans des champs divers : pour tous les enjeux testés, le différentiel entre impact positif ou négatif joue plutôt en faveur d’une perception favorable de celle-ci.
–Pour 89%, la transition écologique va affecter leur alimentation : pour une majorité relative d’entre eux (46%), ces changements seront positifs et pour 15% négatifs (soit un différentiel de +31 points)
–Pour 89% également, elle aura un impact sur leurs déplacements : cette dimension est plus clivante, une proportion quasi équivalente estimant qu’elle sera affectée positivement (30%) et négativement (28%)
–Comme pour l’alimentation, l’impact de la transition écologique sur le logement est davantage perçu comme étant positif que négatif (42% vs 14% soit un différentiel de +28 points) et 85% au total estiment qu’elle aura un impact sur l’immobilier
–Dans des proportions moindres, 83% pensent que la transition écologique aura un impact sur leur habillement (dont 30% positif et 14% négatif) et 79% sur leurs loisirs (dont 25% positif et 19% négatif).
Au final, les répondants soulignent davantage le caractère positif des changements induits par la transition écologique puisque 64% ont cité au moins un impact positif dans les situations évoquées contre 45% au moins un impact négatif. Seuls 4% n’anticipent aucun impact sur chacune des dimensions testées.
Par ailleurs, 72% des actifs estiment que la transition écologique aura un impact sur la manière de faire son métier : pour un tiers, cet impact ne sera ni négatif ni positif, 22% pensent qu’il sera positif et 16% qu’il sera négatif. A noter que seule une minorité (44%) considère toutefois que son entreprise se transforme du fait de la transition écologique.
Au global, pour près de trois quarts des Français (71%), la transition écologique est porteuse d’opportunités qui mèneront in fine vers un monde meilleur, contre 29% qui pensent plutôt qu’elle nécessite des mesures qui auront des effets négatifs à court et moyen terme.
Et pour 72% des Français, la poursuite du développement économique est nécessaire à la transition écologique, tandis que 28% considèrent à l’inverse que cette dernière nécessite de stopper la croissance économique. Le clivage d’âge est très marqué sur ce point avec des jeunes (moins de 35 ans) plus nombreux à défendre un freinage économique (40% vs 28% pour l’ensemble) tandis que les plus âgés sont plus convaincus de la nécessité du maintien du développement économique (76% des 35 ans plus vs 60% chez les moins de 35 ans).