Pour faire face aux difficultés économiques et financières et au risque d’effondrement de son système bancaire, Chypre a sollicité l’aide de l’Union européenne et du Fonds Monétaire International. Dans le cadre du plan de sauvetage s’élevant à près de 10 milliards d’euros, les deux institutions ont envisagé la mise en place d’une taxe directement prélevée sur les comptes bancaires de tous les épargnants chypriotes. Concrètement, les avoirs inférieurs à 100 000 euros seraient taxés à hauteur de 6,75% et ceux supérieurs à 100 000 euros seraient prélevés à hauteur de 9,9%.
A l’instar de nombreux autres pays, la France est elle aussi confrontée à la crise économique et financière. Dans cette perspective, interrogés par l’Ifop pour Sud Ouest Dimanche, les Français sont assez sceptiques quant à l’éventualité de se retrouver dans une situation similaire à celle de Chypre en cas d’aggravation des finances publiques et des risques portant sur la stabilité du système bancaire national.
Néanmoins, 41% des personnes interrogées estiment qu’une taxe sur les comptes bancaires des épargnants français pourrait être mise en place en cas d’aggravation des difficultés économiques du pays, dont 13% envisagent la situation de manière « certaine ». A l’inverse, 59% des interviewés considèrent qu’une telle situation est improbable. Si les Français semblent ainsi pour une majorité avoir confiance dans la solidité du système bancaire national et dans les capacités du pays à trouver d’autres solutions, la proportion de personnes estimant que la situation connue par Chypre pourrait concerner la France est néanmoins importante et démontre, en quelque sorte que le précédent chypriote a fait tomber, pour 4 Français sur 10, le tabou de l’inviolabilité des dépôts bancaires. Cela reflète également une forme de méfiance vis-à-vis de la situation de notre économie et des contraintes que pourraient fixer les instances internationales.
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