A l’occasion de la rentrée des classes, Femme actuelle a souhaité faire le point sur l’état de l’opinion à l’égard de la scolarisation des enfants dès deux ans en école maternelle, l’une des promesses de campagne de François Hollande lors de la campagne de l’élection présidentielle de 2012. Alors que le ministère de l’Education nationale s’est fixé comme objectif de parvenir à un taux de scolarisation de 30% des enfants de moins de trois ans dans les zones défavorisées d’ici 2017, certaines voix laissent entendre une insuffisance des moyens mis en œuvre, voire le caractère néfaste d’une scolarisation trop précoce. Mais qu’en pensent les Français ? Sont-ils pour ou contre l’entrée des enfants de deux ans en maternelle ? Estiment-ils qu’elle permet de mieux se familiariser avec la vie en société et le langage ? Est-elle un levier pour faire reculer l’échec scolaire ? Pour répondre à ces interrogations, l’Ifop a donc réalisé une enquête auprès d’un échantillon de 2 000 Français dont il ressort les enseignements suivants :
– La majorité des Français (63%) se déclare favorable au principe de scolarisation des enfants de moins de 3 ans, dont 23% se disent même « tout à fait favorables ».
– Les premiers concernés, c’est-à-dire les parents d’enfants de moins de 3 ans, sont encore plus favorables à cette mesure : 74% la soutiennent, dont 32% s’y déclarant « tout à faire favorables ». Dans le détail, on observe que les jeunes (78%), les plus diplômés (69%) et les catégories pauvres (67%) sont les segments de population les plus favorables à cette scolarisation.
– Pour les deux tiers des Français (65%), mettre un enfant de deux ans à la maternelle est « une bonne chose pour améliorer la socialisation et l’acquisition du langage des plus petits ». Aussi, seule une minorité (46%) estime que cela revient à « le scolariser à une âge trop précoce », soit des résultats qui confirment l’adhésion des Français au principe de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans.
– Dans le détail, on observe que les personnes convaincues par les bienfaits de cette scolarisation anticipée sont davantage représentés chez les plus jeunes (80% des 18-24 ans), les plus diplômés (75%), les plus pauvres (66%) et surtout les parents de trois ans, dont trois quarts (74%) reconnaissent les avantages de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans.
– En revanche, ceux qui mettent à distance une entrée en maternelle jugée trop précoce sont surtout présents parmi les plus vieux (50% des personnes de 65 ans et plus) et les sympathisants du Front National. On observe aussi une certaine forme d’ambivalence, voire d’inquiétude chez les parents de très jeunes enfants : 55% redoutent une scolarisation trop précoce.
– S’ils adhèrent au principe, les Français apparaissent plus partagés que jamais sur l’efficacité de cette mesure pour lutter contre l’échec scolaire : 49% estiment que la scolarisation anticipée des enfants en maternelle permettra de réduire l’échec scolaire, contre 51% qui se déclarent pessimistes à ce sujet.
– Ce rapport de force s’inverse, mais demeure mitigé, chez les parents d’enfants de moins de 3 ans (52% d’optimistes). Dans le détail, ce sont les plus jeunes (54 à 59%) et les plus diplômés (59%) qui voient le plus dans la volonté du ministère de l’Education nationale un levier pour lutter contre l’échec scolaire.
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