De fortes réticences sont exprimées par les Français lorsqu’il s’agit de juger les différentes solutions envisagées puisqu’ils rejettent à la majorité l’intégralité des mesures évoquées. Si près de la moitié des Français (46%) approuve l’idée d’un complément du système par répartition au moyen de fonds de pension, témoignant ainsi d’une prise de conscience sur la question de l’avenir des retraites, ils se montrent en revanche massivement hostiles aux différentes solutions impliquant un renoncement aux acquis sociaux. Ainsi, seuls 38% de la population approuveraient un allongement de la durée de cotisation tandis qu’un tiers (33%) exprime un jugement positif sur le recul de l’âge du départ à la retraite au-delà de 60 ans et qu’à peine plus d’un quart (26%) soutien l’augmentation des cotisations sociales. Enfin, signe d’une forte focalisation de l’opinion sur le sort des petits retraités, la diminution du niveau des pensions est une mesure quasi unanimement rejetée, seuls 7% des interviewés se déclarant favorables à une telle mesure. Par ailleurs, l’adhésion aux différentes mesures apparaît peu intense puisque la part des personnes s’étant déclarées « tout à fait favorable » aux différentes mesures est systématiquement inférieure à 11% quelque soit l’item considéré.
Principal enseignement de l’enquête : à l’issue des élections régionales et de l’inscription de la réforme des retraites à l’ordre du jour gouvernemental, les oppositions se renforcent très nettement dans l’opinion en comparaison des résultats mesurés lors des précédentes vagues d’enquête (et notamment par rapport à la dernière mesure qui ne date que de deux mois), réduisant ainsi à proportion la marge de manœuvre du gouvernement.
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