Un Français sur deux déclare aujourd’hui faire confiance à la justice.
La confiance accordée par les Français aux grandes institutions enregistre une légère hausse depuis la dernière mesure de février 2011 pour certaines d’entre elles : 84% des personnes interrogées se déclarent confiantes à l’égard des hôpitaux (+1 point), 81% envers l’armée (+4), 76% envers l’école (+4) et 74% envers la police (+8 points). Les seules institutions à voir leur cote de confiance baisser sont la justice (50%, -5 points depuis 2011), les médias (26%, -4 points) et les élus (18%, -8 points). Sur la justice en particulier, on observe logiquement une plus grande confiance des sympathisants de gauche (68%) – expression d’un soutien partisan en faveur du gouvernement – et une défiance accrue chez les proches de l’UMP et surtout du Front National (avec respectivement 43% et 28% de confiance à l’égard de la justice).
Cette baisse de confiance à l’égard de la justice s’exprime aussi par le jugement des Français sur la nécessité d’une réforme. Ainsi, alors que les avis étaient partagés en 2011, les interviewés sont aujourd’hui majoritairement pour une « réforme en profondeur » de la justice (59%), contre 38% qui estiment que la réforme ne doit concerner que quelques aspects. Ici encore, les sympathisants de gauche se révèlent plus mesurés dans leur jugement : un sur deux voit la nécessité d’une réforme en profondeur (50%), contre 68 à 69% chez les sympathisants de l’UMP et du FN.
Les dispositions du projet de réforme de la justice soumis par Christiane Taubira font l’objet d’un accueil hétérogène puisque, si la création d’une alternative à l’emprisonnement (la « peine de probation ») remporte l’adhésion de 63% des Français, les autres propositions sont minoritairement soutenues par l’opinion : 46% des interviewés se déclarent ainsi favorables à la limitation de la possibilité d’éviter la prison, 40% à l’obligation faite au juge d’examiner une possibilité de libération surveillée d’un détenu aux deux tiers de sa peine et 33% à la suppression des peines plancher. Excepté pour la limitation de la possibilité d’éviter la prison, on observe que les sympathisants de gauche sont toujours plus favorables à ces mesures en faveur des condamnés, alors que les proches de l’UMP et du Front National y sont en très grande majorité opposés.
Pour trois Français sur quatre (75%), le projet de loi présenté par Christiane Taubira ne semble pas permettre de lutter plus efficacement contre la délinquance. Si « seulement » un sympathisant de gauche sur deux partage cette opinion (51%), elle fait quasiment consensus chez les proches de l’UMP et du FN (92%).
Plus globalement, sur les questions de sécurité et de justice, environ un tiers des Français déclare faire plutôt confiance à Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur (34%), contre seulement 7% à Christiane Taubira. Bien que 14% des interviewés disent faire confiance autant à l’un qu’à l’autre, on observe surtout que 45% des Français ne font confiance ni à l’un, ni à l’autre. Dans le détail, les sympathisants de gauche privilégient la collégialité du gouvernement et sont 31% à donner leur confiance aux deux ministres. Les sympathisants de droite sont quant à eux clairement divisés entre ceux qui font plutôt confiance à Manuel Valls (47% à l’UMP, 35% au FN) et ceux qui ne se fient à aucun des deux ministres sur les questions de justice et de sécurité (49% à l’UMP, 62% au FN).
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