En avril dernier, suite à l’affaire Cahuzac, 63 % des personnes interrogées par l’Ifop pour le JDD estimaient que le projet de loi sur le patrimoine des élus était « une mesure nécessaire pour garantir la transparence dans une démocratie moderne » contre 36 % pour qui elle constituait « une dérive malsaine ressemblant à du voyeurisme ».
Cette demande de transparence s’exprime de nouveau aujourd’hui, alors qu’un projet de loi, prévoyant que le patrimoine des parlementaires ne sera pas publié (contrairement à celui des ministres) mais seulement consultable en préfecture, sera présenté à l’Assemblée Nationale lundi. 50 % des Français souhaiteraient ainsi que le patrimoine des députés et sénateurs soit publié et 31 % qu’il soit consultable en préfecture mais pas publié quand seulement 19 % sont favorables au respect de la confidentialité absolue et ne demandent ni publication, ni consultation. Ces résultats montrent que les arguments des nombreux députés plaidant pour la non-publication de leur patrimoine et critiquant une « démocratie paparazzi », selon la formule du président de l’Assemblée Nationale Claude Bartolone, n’ont guère eu d’effet sur l’opinion.
La demande de publication est majoritaire parmi les sympathisants du Front de gauche (63 %), du FN (56 %) mais aussi parmi ceux du Parti Socialiste (52 %), quand elle est minoritaire à l’UMP (40 %). On note peu d’écarts selon les générations ou les catégories sociales. En revanche, hommes et femmes adoptent des positions très différentes sur ce sujet. Quand une large majorité des premiers, 58 %, optent pour la publication du patrimoine des parlementaires, les femmes n’y adhèrent qu’à 43 %, 24 % d’entre elles souhaitant qu’il ne soit ni publié ni consultable soit une proportion de 10 points supérieure au niveau observé chez les hommes.
partager